José Mourinho : «Ce sera du 50/50.» Josep Guardiola : «On renversera la vapeur.» En décidant d'aligner trois attaquants face au Barça, José Mourinho a réussi son coup. L'Inter Milan a pris une belle option pour la finale en s'imposant (3-1) contre le tenant du titre à San Siro.Vingt-huit ans plus tard, l'Inter Milan est bien parti pour retrouver la finale de la Ligue des champions. Cette année semble enfin être la bonne pour des Nerazzurri à qui la Coupe d'Europe s'est souvent refusée, malgré des effectifs souvent talentueux et pléthoriques. La clé vient sans doute de l'entraîneur, José Mourinho. Le Portugais a encore tenté un pari en alignant trois attaquants d'entrée : Eto'o-Milito-Pandev, ce mardi soir à San Siro en demi-finale aller de C1 face au FC Barcelone. Et il l'a gagné (3-1). Eto'o surclasse Ibra Malgré une nette domination barcelonaise en première période (65 % de possession de balle), récompensée par l'ouverture du score du désormais inévitable Pedro, superbement servi par Maxwell (19'), l'Inter est bien le grand vainqueur de cette première manche. Dominés et regroupés dans leur moitié de terrain, les Milanais ont été brillants dans leur façon de gicler très vite en contres dès la récupération du ballon. Très remuant, Eto'o, l'ex-Blaugrana, a été à l'origine des buts de Sneijder (30') et de Milito (61'), même si ce dernier était un poil hors-jeu. A contrario, on n'a pas vu Zlatan Ibrahimovic du match. Remplacé par... Abidal, le Suédois n'a pas tenu la comparaison. Entre-temps, Maicon, du bout du pied, avait signé le but du 2-1 (48'). Xavi et Messi sous l'éteignoir L'autre prouesse signée Mourinho : avoir su rendre inoffensif Lionel Messi et Xavi. Le Special One a complètement coupé la relation entre les deux hommes clés du Barça. Le prodige argentin n'a frappé qu'une fois au but (53e), alors que le stratège espagnol n'a pas du tout eu son rendement habituel. La faute à un harcèlement de tous les instants du bloc-équipe interiste avec une mention spéciale à Esteban Cambiasso, omniprésent. Le dernier quart d'heure du match sera 100 % barcelonais, avec notamment une intervention litigieuse de Sneijder sur Dani Alves dans la surface (83e), mais en vain pour la formation catalane, qui a aussi plusieurs fois buté sur Julio César. Avec deux buts de retard, Pep Guardiola devra sérieusement se creuser les méninges pour renverser la vapeur au retour. Messi et consorts se doivent une revanche, ils devront absolument jouer l'attaque s'ils veulent défendre leur trophée à Bernabeu. Tant mieux pour le spectacle qui devrait être passionnant mercredi prochain au Camp Nou. ----------------------------------------------------- José Mourinho : «Ce sera du 50/50» «Au retour, tout peut arriver. On peut gagner. On peut perdre et se qualifier. Et on peut perdre et être éliminés. Hier (lundi), j'avais dit que c'était du 50-50. Je dis aujourd'hui (mardi) que c'est toujours 50-50, même pas du 51-49. Ce match a quasiment été parfait. Il aurait seulement fallu ne pas encaisser un but. Maintenant, si on va à Madrid (pour la finale), je serai content. Si on n'y va pas, je serai déçu, mais la tête haute. En Ligue des champions, l'Inter avait du mal à se qualifier, ne passait pas les huitièmes, avait peur de jouer. Aujourd'hui, on a gagné, et c'est mérité, face à la meilleure équipe du monde. Si l'Inter ne gagne pas la Ligue des champions cette année, il gagnera dans un ou deux ans. Aujourd'hui, c'est une grande équipe de Ligue des champions. Je suis fier de mes joueurs, ils ont déjà changé l'histoire de l'Inter. (...) Je suis déçu pour Balotelli (sifflé par le public). Je veux que les tifosi soient derrière tous les joueurs. Mais je les comprends aussi, car ils ont vu la même chose que moi. L'équipe a tout donné, Milito et Pandev sont sortis avec des crampes, Chivu et Stankovic, qui sont entrés en jeu, ont tout donné aussi. Et puis on a vu Mario... Tous sont sortis morts... et un autre pouvait faire davantage pour aider l'équipe. Maintenant, il jouera samedi et j'espère qu'il nous montrera qu'il est avec nous, qu'il a appris aujourd'hui. Les joueurs rentrent tous morts, et même moi aussi qui n'ai pas joué. Mais pas lui...» ----------------------------------------------------- Josep Guardiola : «On renversera la vapeur» «Je félicite l'Inter, ils ont très bien joué. De notre côté, on a perdu des ballons face à une équipe qui ne laisse pas jouer facilement. Il faudra faire mieux au retour. Je ne suis pas inquiet après un nul (0-0 face à l'Espanyol en championnat samedi) et cette défaite. On a gagné beaucoup de points auparavant en championnat, plus que n'importe quelle équipe italienne. Ce n'est pas l'idéal de perdre par plus d'un but, mais on peut renverser la situation au retour, évidemment. Je remercie nos supporters qui sont venus ici car ce n'était pas évident. Nous ferons le maximum pour eux au retour. Je ne suis pas en mesure de dire dans quelle mesure le voyage a pesé sur la forme de l'équipe.» ----------------------------------------------------- Javier Zanetti : «A Barcelone, on réalisera un tout autre match» «Maintenant, on y croit. On a disputé un très grand match, et notre réaction après le but de Barcelone m'a plu. Ce n'était pas facile de réaliser une performance comme la nôtre face à une équipe aussi bien organisée. Au retour, il nous faudra réaliser un autre match comme celui là.» ----------------------------------------------------- Goran Pandev : «On a prouvé que nous avions une grande équipe» «Ce n'est pas encore terminé, il nous reste un match très difficile à Barcelone. On a vraiment tout donné et on y a toujours cru, même après leur but. On a gagné, et c'est mérité. Les Barcelonais pratiquent un football spectaculaire, et techniquement, ils sont tous bons. Mais nous, on les a énormément pressés comme le voulait l'entraîneur. Et je crois qu'on l'a bien fait. Le Barça avait une bien meilleure possession de balle, mais on était bien en place. On a montré qu'on était une grande équipe et qu'on pouvait rivaliser avec tout le monde.» ----------------------------------------------------- Zlatan Ibrahimovic : «Le but que nous avons marqué est très important» «L'Inter a très bien joué et nous ne sommes pas parvenus à développer notre jeu. Mais le retour se disputera chez nous et ça peut être tout autre chose. On peut marquer un comme cinq buts, c'est ça notre grande qualité. Et puis on a marqué un but à l'extérieur, c'est très important. Je suis confiant.» ----------------------------------------------------- Massimo Moratti (président de l'Inter) : «Au retour, ce sera très dur» «L'Inter a été concrète, forte, fière, elle a montré son esprit de sacrifice. Je dois le dire que c'est une grande et belle équipe. A Barcelone, ce sera très dur et beau, comme ce soir.» ----------------------------------------------------- Piqué : «L'arbitre a aidé les Italiens» Battu par l'Inter Milan (1-3) mardi soir en demi-finale aller de la Ligue des champions, le Barcelonais Gerard Piqué n'arrive pas à digérer. La raison ? L'arbitrage qui, selon lui, aurait été trop gentil avec le club italien. «On pourra tous voir à la télé que Milito était hors-jeu sur son but et qu'il y a une faute sur Messi avant celui de Maicon. Le Barça n'est pas aidé par l'arbitrage. Au retour, j'espère que l'arbitre sera impartial», a lâché le Catalan après la défaite. ----------------------------------------------------- Mourinho remet Xavi à sa place : «Peut-être qu'il veut l'arbitre Övrebö à chaque match !» José Mourinho a répondu avec ironie à la provocation du milieu de terrain barcelonais Xavi, qui a dit à l'entraîneur de l'Inter Milan à la fin du match aller de la demi-finale de la Ligue des champions, mardi soir (3-1) : «Tu es content avec l'arbitre portugais !» Mourinho n'a pas manqué de réagir et a même exprimé sa déception quant à la réaction des joueurs catalans. «Peut-être que Xavi veut (avoir pour arbitre) Övrebö à chaque match ?», a-t-il déclaré à As en référence à l'arbitre norvégien de Chelsea-Barcelone, le 6 mai 2009, qui n'avait, entre autres, pas sifflé un penalty flagrant sur Michael Ballack, à quelques minutes du terme de la rencontre. Le Barça s'était ensuite qualifié au bout du temps additionnel (1-1). «Les joueurs de Barcelone ne semblent pas avoir de mémoire après ce qu'il s'est passé à Stamford Bridge, l'an passé. Là-bas, Chelsea a vécu une vraie injustice et les joueurs de Barcelone sont restés silencieux. Je ne comprends pas que Barcelone ne soit pas capable de se comporter comme un champion et d'accepter que l'équipe adverse a mieux joué», s'est-il emporté.