Photo : Fouad S. L'Assemblée populaire nationale a repris jeudi dernier ses travaux, en séance plénière consacrée à sept questions orales concernant les secteurs de l'Education, l'Habitat, la Santé, la Communication et l'Industrie, la Petite et Moyenne entreprise, et la promotion de l'investissement. Outre les nouveaux critères pour le recrutement des enseignants dans le cycle secondaire, le ministre de l'Education a annoncé la tenue de nouvelles séries de discussions avec les syndicats du secteur menaçant de recourir à la grève dès la rentrée scolaire. De son côté, le ministre de l'Habitat a tenu à rassurer les souscripteurs au programme AADL 2001-2002. Pour sa part, le ministre de la Communication a rappelé les orientations du président de la République concernant le droit du citoyen à l'information et le devoir des médias de mettre en exergue les préoccupations des citoyens. Le ministre de l'Industrie est revenu sur l'ambition du constructeur automobile Renault d'investir en Algérie. M. BOUBEKEUR BENBOUZID : «LES DÉPASSEMENTS DANS LES CONCOURS DOIVENT ÊTRE DÉNONCÉS» Conformément aux exigences imposées par la réforme du système éducatif, à partir de cette année, le recrutement des enseignants (dans le cycle secondaire) sera conditionné par l'obtention d'un magister ou d'un master, l'objectif étant d'améliorer le niveau de l'enseignement et le rendement pédagogique. M. Boubekeur Benbouzid l'a annoncé jeudi à l'APN. Répondant à une question d'un député sur le concours de recrutement des enseignements pour les trois cycles de l'enseignement, le ministre a tenu à rappeler qu'il est nullement aisé de préparer et de désigner à des postes des candidats dans un secteur non seulement sensible mais fortement demandé. Gelés depuis 1994, les postes budgétaires dans le secteur de l'éducation n'ont été rouverts qu'en 2001 suite à la décision du président de la République. Depuis, plus de 100.000 enseignants titulaires d'une licence ont été recrutés. Le ministre a tenu à préciser que contrairement aux année précédant la réforme, le recrutement des enseignants obéit à plusieurs critères notamment l'obtention d'une licence (bac+3 pour le cycle primaire, bac+4 pour l'enseignement moyen et bac+5 pour l'enseignement secondaire). Pour le moment, la formation en cours d'emploi des enseignants du secteur n'ayant pas de diplômes s'effectue au niveau des universités et des écoles supérieures. Reconnaissant certains dépassements entachant le déroulement du concours de recrutement des enseignants, le ministre a relevé que la crédibilité des concours est difficile à assurer. Il a, par la même occasion, appelé tous les témoins de tels actes à les dénoncer. DOSSIER DES ŒUVRES SOCIALES : «IL EST TRAITÉ AU NIVEAU DU GOUVERNEMENT» Interpellé sur le dossier des œuvres sociales (l'une des principales revendications des syndicats du secteur), le ministre a déclaré que le dossier ne relève pas des prérogatives de son département. « Il est actuellement traité au niveau du gouvernement », a-t-il souligné, rappelant le transfert de la gestion de ce dossier au cours des années 90 à l'UGTA pour éviter le détournement de ces fonds au profit du parti dissous (ex-FIS), M. Benbouzid n'a pas manqué d'appeler tous les partenaires à plus d'ouverture pour pouvoir contribuer efficacement à la gestion de ce fonds. Allusion faite aux syndicats. A cet effet, le ministre a rappelé que les portes de son ministère restent ouvertes pour arriver à une meilleure solution au profit de toute l'institution. Il a fait part de la tenue au cours de la dernière semaine de nombreuses rencontres avec les syndicats du secteur, notamment le Snapest, le Cnapest, l'UNPEF, et le SNTE. « Les discussions ont porté sur les problèmes socioprofessionnels des travailleurs du secteur », a souligné le ministre. Le ministre juge d'ailleurs appréciable la satisfaction des doléances des travailleurs du secteur, les enseignants en premier lieu. « L'éducation est d'ailleurs le seul secteur à avoir bénéficié d'une augmentation budgétaire de 420 milliards DA », a souligné le ministre rappelant que dans le cadre de la loi de finances pour 2010-2011, l'enveloppe financière allouée au secteur s'élèvera à 9 milliards de dollars. M. NOUREDDINE MOUSSA : «LES SOUSCRIPTEURS AU PROGRAMME AADL 2001-2002 AURONT LEURS LOGEMENTS» Bonne nouvelle pour les souscripteurs au programme AADL 2001-2002. Le ministre de l'Habitat et de l'urbanisme, M. Noureddine Moussa, l'a confirmé jeudi en marge de la séance plénière de l'APN. « Les souscripteurs ayant payé une tranche recevront leurs dus. De même pour ceux ayant payé plus », a souligné le ministre. Il avait auparavant souligné dans une réponse à un député que les citoyens occupant des logements de type F1 peuvent s'inscrire pour l'acquisition d'un logement promotionnel ou d'une aide de l'Etat, à condition qu'ils remplissent les conditions requises. Se conformant à la loi, le ministre a souligné que le règlement en vigueur n'empêche aucune procédure du genre, du fait qu'il a auparavant bénéficié d'un logement socio-locatif de type F1 ou F2. Suite à une instruction du président de la République, le département de l'Habitat ne construit plus depuis 2002 des logements F1et F2. Les OPGI ont été destinataires d'une instruction pour l'étude de la possibilité de transformer ces F1 en F2 ou en F3 et même en F4. 25.000 logements de ce type ont été réalisés avant la promulgation de cette instruction ministérielle. Le parc immobilier ne compte actuellement que 13.000 unités du genre. M. MOHAMED BENMERADI : «RENAULT PRÊT À INVESTIR EN ALGÉRIE» Interpellé sur le partenariat de l'Algérie avec le constructeur automobile Renault, le ministre de l'Industrie, de la Petite et Moyenne entreprise, et de la Promotion de l'investissement, M. Mohamed Benmeradi a déclaré qu'il n'y a pas de réelles négociations sur la construction de véhicules en Algérie. Tous les projets sont à l'état d'études préliminaires. Selon M. Benmeradi, le constructeur français est prêt à investir en Algérie, après le rejet de sa première proposition. Des études sont en cours actuellement au niveau de l'administration mais ne sont pas encore parvenues au gouvernement Le ministre a mis l'accent sur l'importance qu'accorde le gouvernement à l'augmentation de la production industrielle. Un budget de 450 milliards DA est consacré dans le cadre du programme d'investissement public. Le programme d'assainissement de 20.000 PME a induit une enveloppe financière de 386 milliards DA. Selon M. Benmeradi, la sphère économique peut être plus performante. Il estime que 80 % des potentialités sont exploitées à moins de 50%. UN PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT DE SAÏDAL ADOPTÉ PAR LE CPE Répondant à une question sur l'industrie pharmaceutique, le ministre a souligné, en éponse à une question d'un député, qu'un programme de développement du groupe Saïdal a été adopté par le conseil des participations de l'Etat. Le groupe est doté d'un crédit d'investissement appuyé par le Trésor public de plus de 16 milliards de dinars pour la réalisation de six unités de production de médicaments. Ce qui permettra à l'Algérie de couvrir ses besoins en la matière. Il rappelle que le production nationale ne couvre actuellement que 38% de la demande. L'industrie pharmaceutique est constituée de 326 laboratoires, 55 producteurs, 133 importateurs, 95 grossistes et 9000 officines. Les importations se sont élevées à 900 millions d'euros dont 152 millions d'euros pour la pharmacie centrale. M. NACER MEHAL : «LES PORTES DES INSTITUTIONS DOIVENT ÊTRE OUVERTES AUX JOURNALISTES» Insistant sur le droit du citoyen à l'information, le ministre de la Communication, M. Nacer Mehal, a jugé important d'ouvrir toutes les portes des institutions pour faciliter la tâche aux journalistes et favoriser l'accès à l'information. « Il faut respecter les règles d'éthique et de déontologie dans l'exercice de la profession de journaliste pour garantir le droit du citoyen à l'information », a-t-il souligné. Tout en encourageant l'objectivité et le professionnalisme dans l'exercice du métier, le ministre a souligné que le but est d'élever le rendement des médias à même de leur permettre de répondre aux aspirations et préoccupations des citoyens. Tout en déplorant la qualité des programmes présentés aux téléspectateurs au cours du mois sacré, le ministre a tenu à rappeler en marge des questions orales, que suite aux nouvelles orientations du président de la République, lors de la dernière audition consacrée au secteur de la Communication, la Télévision nationale s'améliore en termes de contenus et commence à faire un bon travail. L'ENTV APPELÉE À AMÉLIORER SES PRESTATIONS La Télévision algérienne est désormais appelée à améliorer ses prestations et à offrir un meilleur service public à la hauteur des aspirations des citoyens, a ajouté le ministre. Evoquant la couverture par la Télévision des partis politiques, le ministre a souligné qu'elle doit tenir compte de l'importance de leur activité. Le ministre n'a pas manqué d'appeler les différents partenaires à engager une réflexion sur les moyens à même d'améliorer les prestations de la Télévision, précisant qu'une telle initiative exige de certaines parties davantage de compréhension. LE STATUT DU JOURNALISTE SERA RENFORCÉ Au sujet du statut du journaliste, le ministre a fait savoir qu'il sera renforcé. « Cette question ne relève pas seulement du département de la Communication, mais concerne l'ensemble de la corporation », a souligné le ministre, ajoutant que son département compte établir une carte nationale de presse pour tous les professionnels du secteur. Quant à la révision des conventions collectives des médias publics, le ministre a souligné que les groupes mis en place sont en train de poursuivre leur travail, sans se prononcer sur une échéance concernant la finalisation du travail des commissions. M. DJAMEL OULD OULD ABBÈS : «LA LUTTE CONTRE LE CANCER, PRIORITÉ DU SECTEUR» Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbes a affirmé que la priorité du secteur consiste dans la lutte contre le cancer. «Nous déployons beaucoup d'efforts pour mettre à la disposition des cancéreux les soins de radiothérapie lesquels manquent énormément d'équipements », a souligné le ministre. Selon le ministre, les infrastructures (radiothérapie) à Alger, Oran et Constantine ne suffisent plus pour prendre en charge les malades. 40 000 cancéreux sont enregistrés en Algérie, dont 28 000 ont besoin de la radiothérapie. 8000 d'entre eux bénéficient des soins, le reste (20 000) n'a pas accès à cette thérapie. Le ministre a déclaré avoir présenté un projet au gouvernement la semaine précédente, permettant la réalisation 57 centres à travers les wilayas. Par ailleurs, le ministre a reconnu que le corps médical est le plus mal payé de la fonction publique. Jugeant insuffisants les salaires, le ministre a annoncé qu'un projet d'augmentation des salaires est à l'étude. LA VACCINATION CONTRE LA GRIPPE SAISONNIÈRE DÉBUTERA CETTE SEMAINE Le ministre a d'autre part mis l'accent sur la nécessité d'encourager l'investissement en matière de production de médicaments en Algérie. Des rencontres avec les représentants de plusieurs laboratoires pharmaceutiques ont eu lieu à l'image de Lilly, Merck-Plough, Sanofi-Aventis. D'autre part, le ministre a annoncé que la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière débutera la semaine prochaine. « J'ai signé la circulaire mercredi dernier. Nous disposons de tous les vaccin nécessaires ». 2,5 millions de doses sont disponibles pour la vaccination de la population contre le virus. Le ministre a fait part d'un surplus de vaccins pour enfant.