Sept candidats au poste de Premier ministre en Libye ont présenté, hier, leur programme devant les 200 députés du Congrès général national (CGN, Parlement) pour succéder à Abdallah Al-Theni. Sur les sept, trois sont présentés comme favoris : Omar al-Hassi, de la ville de Benghazi (est), Ahmed Miitig, un homme d'affaires, et Mohamed Bouker, ancien directeur du département de l'état civil. Celui qui occupera le poste doit recueillir 120 voix. Aucune date n'est cependant fixée pour le vote. Certains observateurs estiment que le CGN, en proie à de profondes divisions entre libéraux et islamistes, est incapable de parvenir à un consensus. L'actuel Premier ministre, nommé le 8 avril, a annoncé quatre jours après sa démission. La raison ? Il aurait été la cible, avec sa famille, d'une « attaque traître ». Al-Theni a néanmoins assuré qu'il continuerait à gérer les affaires courantes jusqu'à l'élection d'un nouveau Premier ministre. Le CGN, plus haute autorité politique du pays, l'avait nommé Premier ministre par intérim, après avoir limogé le 11 mars Ali Zeidan, à l'issue d'un bras de fer entre l'exécutif et le législatif. Les députés reprochaient à ce dernier son impuissance à rétablir l'autorité du gouvernement sur plusieurs ports vitaux pour l'exportation du pétrole. Zeidan était lui-même menacé. Il avait été brièvement enlevé l'an dernier. La Libye traverse une crise politique depuis la chute de l'ancien leader Mouammar al-Kadhafi, en octobre 2011. Le Congrès, issu des premières élections libres en juillet 2012, s'est attiré la colère d'une grande partie de la population lorsqu'il a décidé de prolonger son mandat, qui expirait début février, jusqu'en décembre 2014. Sous la pression de la rue, cette instance a récemment adopté une loi électorale et a décidé d'organiser des élections législatives anticipées mais sans fixer de date. Le pays est également en proie à des violences entre Libyens et théâtre d'enlèvements d'étrangers, les diplomates en particulier. Malgré l'instabilité, des élections municipales ont été organisées avant hier dans douze villes dont Benghazi. Ces nouveaux conseils remplaceront les conseils locaux, organes composés de notables établis après la chute de l'ancien régime. Plusieurs villes, comme Misrata et Gharyane, ont déjà élu leurs conseils municipaux.