Il devrait être examiné et approuvé par un Conseil ministériel, avant sa promulgation sous forme d'un décret exécutif au Journal officiel. Il sera auparavant procédé à la création d'une antenne de l'Agence nationale des secteurs sauvegardés, qui sera chargée du suivi, de l'orientation et de l'accompagnement de tous les travaux d'aménagement, de restauration et d'urbanisation. Au titre du parachèvement des procédures de mise en œuvre du plan, « une enquête publique » avait été ouverte et ses résultats ont accompagné le dossier introduit auprès des services du gouvernement, après son adoption par l'APW. Selon une source de la commune de Dellys, l'enquête vise l'enregistrement de toutes les observations et propositions de la société civile et des propriétaires fonciers, sur ce plan, conformément à la réglementation. Un fonds local pour le patrimoine culturel Selon les dispositions du plan, un fonds local du patrimoine culturel est attendu en vue d'octroyer aux propriétaires concernés une aide financière qui leur permettra de restaurer ou de reconstruire leurs bâtisses au sein du secteur protégé de Dellys, voire même d'y acquérir un terrain. Le wali de Boumerdes, Kamel Abbas, avait assuré que ses services procéderont « immédiatement » après la mise en application du plan, à l'introduction d'une demande, auprès de la tutelle, pour l'inscription d'« importants projets de restauration et de reconstruction durable, conformément aux priorités définies sur le plan touristique, culturel et d'économie durable ». Le plan permanent de préservation et restauration de l'antique Casbah de Dellys avait fait l'objet, le 30 juin dernier, d'une première adoption par l'APW de Boumerdes, après son approbation par le conseil exécutif de la wilaya. La mise au point de ce plan, reparti en 3 phases principales, a nécessité plus de 6 années de travail et de réflexion. La première phase, achevée en 2009, a préconisé la réalisation de « travaux d'urgence », représentés, entre autres, par l'enlèvement des gravats avant le classement des pièces lithiques éparpillées au sein du périmètre et la remise de celles demeurées en bon état à leurs places initiales, en plus du confortement des constructions menaçant ruine et la restauration de certains monuments. Cette phase a porté sur la restauration de toutes les zaouias, la vieille mosquée, l'école coranique, le mur d'enceinte ceinturant la cité sur plus de 2.000 m, et 200 bâtisses datant de l'époque ottomane. La deuxième phase, engagée en 2010, a porté sur des « analyses historiques et typologiques » des vestiges et constructions de cette antique Casbah. Quant à la 3e et dernière phase du plan, achevée en 2013, son intérêt réside dans le fait qu'elle constitue « un outil juridique et urbanistique » mis à la disposition de la commune pour « l'organisation de tout acte de bâtir ou d'équipement à l'intérieur de ce périmètre urbain, afin d'en préserver l'authenticité. et le cachet architectural », selon le bureau d'étude. Les travaux de restauration projetés ouvriront de nouvelles perspectives pour cette cité au double plan de l'architecture et de la valorisation de son legs culturel, ce qui induira des effets sur l'attractivité touristique. Entre légendes et réalités En dépit de la patine du temps, la Casbah de Dellys a su garder un cachet atypique, forgé par un passé glorieux associé à une beauté naturelle exceptionnelle. Plus que tout ça, cette belle ville nichée à 400 m au-dessus du niveau de la mer, naturellement protégée contre les courants marins et les vents d'ouest par un vieux port turc, est traversée par la RN24 sur toute sa longueur, la divisant en deux grands quartiers. Il n'en demeure pas moins que le visiteur est irrésistiblement happé par la multitude de vestiges historiques encore visibles dans les dédales de la Casbah et de ses ruelles, s'étalant sur un périmètre de près de 1.200 ha. Le vieux port, la vieille mosquée du centre-ville, l'école coranique Sidi Amar, le tombeau de Sidi El-Harfi et le mur d'enceinte, constituent autant d'attractions. Cette vieille cité, qui a perdu un peu de son lustre, est limitée au nord par le lycée technique, au sud par le siège de la mairie, à l'est par le port, à l'ouest par le tombeau de Sidi Mansour, au nord- ouest par la porte des jardins (Bab Al Bassatine), et au sud-est par Bab Lakbayil. Selon une disposition réglementaire de septembre 2007 portant sur la création du secteur protégé de la Casbah de Dellys , il est délimité par l'oued Tiza à l'est, le siège de la brigade de la Gendarmerie nationale à l'ouest, le port de Dellys au nord, et la forêt Bouarbi au sud.