Les chiffres communiqués, hier, par El Hachemi Boutalbi, directeur du Centre national de prévention et de sécurité routière, lors d'un débat organisé au forum d'El Moudjahid, donnent froid dans le dos et relancent l'éternelle question de « que faut-il faire pour stopper cette hécatombe ? » En effet, pour le premier trimestre de l'année en cours, il a été enregistré 9.047 accidents à travers le pays ayant causé la mort de 961 personnes et des blessures à 13.815 autres. Pour Boutalbi, « cette situation nécessite une révision de la loi sur la sécurité routière, revue en 2004 et 2009, et l'installation de mesures supplémentaires comme celle concernant la dotation des véhicules de transport de marchandises et de voyageurs de chronotachygraphe, ou mouchard », dira-t il. Il affirmera, dans ce sens, que « le ministère des Transports a donné des instructions pour que le Centre national de prévention et de sécurité routières soit plus performant avec l'installation d'annexes de wilaya et de daïra afin de renforcer son rôle sur le plan local ». Lui emboîtant le pas, le commissaire divisionnaire Ahmed Naït-Hocine a reconnu que « les accidents dans les zones urbaines ont leurs spécificités et peuvent être très meurtriers ». « 900 décès sont enregistrés annuellement », précisera-t-il. Toutefois, avec les mesures dissuasives et répressives prises, notamment le retrait du permis de conduire, ce chiffre a été ramené à 800 décès par an. Les piétons sont les plus concernés. En effet, sur les 782 tués en 2013, la moitié sont des piétons. Pour ce qui est de l'autoroute est-ouest, 1.442 accidents ont été enregistrés depuis son ouverture, qui ont fait 482 morts. Appel à la prudence Pour le représentant de la Protection civile, le colonel Farouk Achour, « ce corps redoute les collisions pour la gravité des blessures et du nombre des accidentés ». « Durant le premier trimestre de l'année en cours, 42 % des accidents sont des collisions », dira-t-il. Saisissant l'opportunité de la présence de la presse nationale, l'orateur n'a pas manqué de lancer un nouvel appel à la prudence, notamment à la veille de la saison estivale, marquée par l'augmentation des risques d'accidents. Le système de sécurité routière doit être revu, renforcé et adapté à la réalité d'aujourd'hui, feront savoir les intervenants. Dans ce sens, El Hachemi Boutalbi propose la révision des dispositions du retrait du permis et du montant de l'amende d'autant que le coût des accidents est estimé à 1.000 milliards de dinars par an. L'autre disposition consiste en l'application du permis à points, conçu comme une mesure dissuasive, éducative et répressive. Pour l'heure, elle est en phase expérimentale. La perte des 24 points n'a pas encore pour effet l'invalidation ou le retrait du permis de conduire en cas de récidive. Pour le représentant de la DGSN, « cette application doit être précédée par la mise en place de fichiers nationaux de l'immatriculation des permis de conduire et de contraventions, préalable à la création du réseau ».