Soumis aux forces politiques, personnalités nationales et au mouvement associatif, le projet de révision de la Constitution prévoit des réformes institutionnelles de fond. A commencer par la réduction du nombre de mandats, l'interdiction de la transhumance politique entre les partis, le respect de la séparation des pouvoirs et le renforcement des pouvoirs de l'exécutif et du dispositif de lutte contre la corruption. Des mesures qui viennent s'ajouter au respect des droits et libertés du citoyen, la consécration de l'alternance démocratique au pouvoir, l'indépendance du juge et le renforcement du contrôle constitutionnel. Autant de dispositions qui doivent, au préalable, faire l'objet d'une large concertation et d'enrichissement de la part de la société civile. Ainsi, hormis les constantes nationales « immuables » et principes fondateurs de la société, à savoir son histoire et sa civilisation millénaire et une vision d'avenir portée par des valeurs et principes partagés par l'ensemble des algériens, rien n'est tabou. Le jeu est ouvert et chaque proposition sera prise en considération dans l'élaboration du projet de révision de la Loi fondamentale. C'est ce qu'a tenu à rappeler le directeur de cabinet de la présidence de la République, chargé de mener les consultations sur le projet de révision de la Constitution. A l'exception des constantes nationales, le président de la République n'a posé « aucune limite préalable au projet de révision constitutionnelle », a affirmé Ahmed Ouyahia. « La révision constitutionnelle projetée sera menée à son terme suivant une démarche qui se veut résolument participative, fondée sur une concertation ouverte aux forces politiques, aux principales représentations de la société civile ainsi qu'aux personnalités nationales », indique le préambule du projet de révision constitutionnelle remis aux partenaires politiques et sociaux. Il s'agit, indique Ouyahia, de conférer à ce projet, transparence et débat le plus élargi possible, de sorte à élaborer « un texte consensuel qui sera soumis, au regard de son contenu, à la procédure de révision constitutionnelle appropriée ». En somme, le souci d'associer le maximum de partenaires, représentatifs de la société civile, vise à adapter la Loi fondamentale aux exigences constitutionnelles suscitées par l'évolution rapide de notre société et les mutations profondes en cours à travers le monde. En définitive, tient à préciser Ouyahia, la révision escomptée sera « destinée au renforcement de la séparation des pouvoirs, à conforter l'indépendance de la justice et le rôle du Parlement, à l'affirmation de la place et des droits de l'opposition et à garantir les droits et libertés des citoyens ».