L'incendie de la mosquée El Anbiae dans le village de Beit Fajjar, Cisjordanie, provoqué par des colons juifs qui ont mis, lundi dernier à l'aube, le feu à l'édifice et brûlé une quinzaine d'exemplaires du Coran et des tapis, continue de susciter une vague d'indignations des Palestiniens qui mettent en garde contre une transformation d'une guerre coloniale en guerre de religions. L'Autorité condamne ces « crimes » qui portent atteinte à la liberté religieuse, à l'Islam et aux musulmans. Hamas qualifie cet acte de « dangereuse agression », engendrée par une politique raciste. Fatah, le parti de Mahmoud Abbas, dénonce, par la voix de son porte-parole Oussama El-Qawassimi, d'« incessants crimes commis par des colons juifs soutenus par le gouvernement israélien » qui « peuvent conduire à une guerre dans la région ». Selon M. El-Qawassimi, il existerait un « plan juif clair » visant à intimider et induire les Palestiniens à une « nouvelle Intifada pour que l'occupant israélien puisse éviter toute consultation politique » avec les Palestiniens. Il demande à la communauté internationale, notamment des organisations mondiales des droits de l'homme, de mettre un terme aux incessants dépassements israéliens contre les droits de l'homme et résolutions internationales. Le mufti d'El-Qods et des «Maisons palestiniennes», Cheïkh Mohamed Hossein, estime lui aussi que ces pratiques « ne sont pas des actes isolés mais bien planifiés ». Il appelle les pays musulmans et les organisations officielles internationales et régionales à revoir lors du sommet arabe qui se déroulera à Syrte (Libye), le 9 octobre prochain, leurs devoirs face à ces agressions contre l'Islam et le peuple palestinien. « En tant que puissance occupante, Israël a l'obligation de protéger la population et les biens civils, y compris les sites religieux », déclare Richard Miron, porte-parole du coordinateur spécial de l'ONU pour le processus de paix au Proche-Orient. Cette provocation aggrave la situation déjà tendue dans la région avec la reprise des constructions de colonies et le gel des pourparlers directs. Elle peut faire le lit aux conflits religieux. Comme pour réduire l'impact de cet acte, le ministre israélien de la Défense le qualifie de « honteux » et l'attribue à des « terroristes ».