Une mosquée de Cisjordanie a été endommagée hier avant l'aube par un incendie perpétré par des colons juifs, selon des témoins et les autorités locales palestiniennes. Six hommes armés sont arrivés en voiture vers 03h00 (01h00 GMT) dans le village de Beit Fajjar, près de Bethléem dans le sud de la Cisjordanie, et se sont arrêtés devant la mosquée, ont affirmé des témoins palestiniens. Ils ont tracé sur le mur de l'édifice des inscriptions vengeresses ou insultantes en hébreu, avant de pénétrer à l'intérieur et de mettre le feu, selon eux. Ils sont repartis une vingtaine de minutes après leur arrivée. Parmi les six hommes, plusieurs portaient une kippa et l'un était masqué, a-t-on précisé, assurant qu'il s'agissait de colons. Quinze Coran et des tapis ont été endommagés au cours du sinistre, a précisé un responsable de la municipalité, Ali Sawabta. La police israélienne a ouvert une enquête, a déclaré son porte-parole, ajoutant que des experts israéliens étaient sur place pour déterminer l'origine de l'incendie, mais sans se prononcer sur l'identité des auteurs. Des colons extrémistes pratiquent depuis des mois une politique de représailles systématiques - dite du «prix à payer» - qui consiste à attaquer des cibles palestiniennes chaque fois que les autorités israéliennes prennent des mesures qu'ils considèrent comme allant à l'encontre de la colonisation. Le chef du bloc d'implantations juives du Goush Etzion, en Cisjordanie occupée, Shaoul Goldstein, a déclaré à la radio militaire israélienne qu'il condamnait de tels actes, tout en soulignant que les auteurs n'étaient pas forcément des juifs. Dans un communiqué publié à Damas, le mouvement islamiste palestinien Hamas a «dénoncé avec force» l'incendie perpétré contre la mosquée. Il a estimé qu'il s'agit d'«une dangereuse agression», d'«une politique raciste contre l'Islam et le peuple palestinien» et d'«une tentative avortée de nuire à la volonté du peuple et de la résistance» palestiniens. Le Hamas a appelé l'autorité palestinienne à «cesser définitivement les négociations» avec Israël et de «revenir à l'option de l'unité palestinienne (...) afin de défendre les droits».