Le groupe sud-coréen Samsung commence à prendre son indépendance de Google avec la présentation mardi dernier, à San Francisco, d'un Smartphone utilisant un système d'exploitation maison, Tizen, avec lequel il espère gagner une part du marché à gros potentiel des objets connectés. Le Samsung Z tranche avec les autres appareils du premier fabricant mondial de Smartphones, dont la grande majorité, à commencer par la gamme phare Galaxy S qui rivalise avec l'iPhone d'Apple, fonctionnait jusqu'ici avec un logiciel de Google, Android. Samsung y a vanté Tizen comme une plateforme destinée non seulement aux téléphones, mais à toute une série d'appareils connectés susceptibles de communiquer entre eux dans le futur, de l'électroménager aux serrures en passant par les montres. Outre le nouveau Smartphone, il a ainsi présenté des appareils photos utilisant les deux systèmes Tizen-Android ou un prototype de télévision qui se connecte à des contenus en ligne en utilisant Tizen. Jong-Deok Choi, vice-président exécutif du groupe sud-coréen, a expliqué que « l'objectif de ce projet est d'évoluer vers des services pour l'ensemble de l'internet des objets », l'expression par laquelle les spécialistes du secteur désignent l'ensemble du marché de ces futurs objets connectés. Samsung a collaboré avec l'américain Intel pour développer la plateforme Tizen, basée sur le système Linux, un système dit « libre », ce qui signifie que les fabricants peuvent l'adopter et adapter son interface. Si Apple, Google et Samsung avancent ainsi leurs pions dans les objets connectés, c'est parce que « le marché mondial de l'internet des objets est en train d'exploser », constate Carrie MacGillivray, vice-présidente en charge des services mobiles du cabinet de recherche IDC. Ce dernier a estimé mardi que le marché mondial des objets connectés devrait passer de 1.900 milliards de dollars l'an dernier à 7.100 milliards à l'horizon 2020. Les consommateurs les adoptent, en effet, de plus en plus à la maison ou dans leur voiture, tandis que les entreprises sont attirées par la promesse d'économies et de revenus accrus, selon IDC.