Photo : Fouad S. Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme a ouvert hier, à Club des Pins, une journée d'étude sur la révision des règles parasismiques dans le domaine de la construction. Huit communications et quatre ateliers sont au programme pour «actualiser les normes datant de 1999 et 2003» et qui sont les règles générales en la matière. Celles-ci ont été adoptées suite au séisme de Chlef en 1980 et de Boumerdès en 2003. Cette opération d'actualisation intervient tous les dix ans. Trois rencontres préparatoires se sont déjà tenues durant les mois de mai et juin dernier à Annaba, Oran, Boumerdès et ont déjà donné lieu à 68 recommandations d'experts, universitaires et d'organismes tel le Centre de génie sismique. La rencontre d'aujourd'hui permettra de «faire le tri» parmi un ensemble de 215 propositions déjà réceptionnées au niveau du Comité technique, ayant trait aux nouvelles normes parasismiques à introduire et ce en tenant compte «de l'évolution technologique et des expériences», selon les organisateurs. Pour M. Noureddine Moussa, ce travail incombe au Groupe technique lequel fera le point avec la commission nationale qui est installée depuis 1986 au niveau du ministère de l'Habitat. L'Algérie qui a appris à vivre avec l'aléa sismique au regard des divers séismes qu'elle a vécus, dont celui de Chlef en 1980, a aujourd'hui une maîtrise dans le suivi et la mise à jour de sa carte sismique grâce à l'Algérienne des satellites. L'objectif est d'arriver à «préserver les vies humaines et de limiter les dégâts», dira M. Noureddine Moussa qui a assuré que l'acte de bâtir aujourd'hui est soumis à des «protocoles stricts.» Tout est contrôlé et supervisé par les organismes tel le CTC qui soumet les constructeurs aux tests relatifs à la nature du sol. Plus encore, la bâtisse est, à son achèvement, soumise à une sorte «d'auscultation dynamique» pour pouvoir débusquer les insuffisances et obliger ainsi le constructeur à «renforcer à tel ou tel endroit». La démolition est le dernier recours, a-t-il tenu à préciser. Notre pays travaille actuellement avec ce qu'il y a de plus moderne, les Japonais et les Américains sont en train d'accélérer la livraison d'un laboratoire de contrôle sismique à El Achour. Revenant sur le séisme de Boumerdès et les dégâts constatés, le ministre rappelle que «certaines constructions n'étaient pas soumises aux règles parasismiques car datant de 1972». Toujours est-il et par rapport au dossier actualisation des normes, le ministre reconnaît que certaines données relatives au séisme de Boumerdès n'ont pas été «suffisamment pris en charge» dans les règles de 2003, c'est pour cela que la procédure de révision vient à point nommé. On s'attend à ce que le corpus de règles dont la mouture sanctionnera les travaux des différents ateliers «sera finalisé en juillet prochain». L'enjeu est d'assurer, à travers des normes plus efficientes, «le parachèvement du programme de l'habitat en cours et celui des infrastructures contenus dans le programme du président de la République», dira le ministre de l'Habitat. M. Noureddine Moussa a rassuré que l'Algérie dispose d'une expérience appréciable qui sera renforcée par «l'acquisition de un ou deux laboratoires de génie civil». Elle devra à ce titre accueillir le Centre arabe de contrôle sismique, dont la localisation a été décidée récemment par la Ligue arabe. La rencontre d'hier a drainé un aréopage de responsables d'organismes de la construction, des walis, y compris le DG de la Protection civile.