Tandis que l'armée irakienne mobilise ses troupes dans l'espoir de reconquérir les régions du nord contrôlées par l'organisation terroriste de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), Américains et Russes « volent au secours » de Baghdad, pour aider le gouvernement al-Maliki à renverser la situation et dans l'espoir aussi d'un meilleur positionnement géopolitique dans la région. Pressé d'intervenir, le président des Etats-Unis, Barack Obama, avait exigé, vendredi dernier, un gouvernement d'union nationale en vue d'une opération militaire américaine contre les combattants de l'EIIL. Il a, pour ce faire, exhorté le Premier ministre chiite, Nouri al-Maliki, de dialoguer avec toutes les communautés du pays. En attendant, il a annoncé que son pays était prêt à envoyer jusqu'à 300 conseillers militaires dans le pays pour prêter main forte aux forces irakiennes. Sur son instruction, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, effectuera, à partir d'aujourd'hui, une tournée en Europe et au Proche-Orient. Il se rendra, d'abord, à Amman, puis à Bruxelles et à Paris, pour entamer des « consultations avec des partenaires et alliés sur la manière dont nous pouvons apporter notre soutien à la sécurité, à la stabilité et à la formation d'un gouvernement rassembleur en Irak », explique le communiqué du département d'Etat. Dans ce dossier épineux, les Etats-Unis souhaitent coopérer avec l'ensemble des pays opposés à la déstabilisation de l'ancienne Mésopotamie. Ainsi, le patron de la Maison-Blanche devrait s'entretenir avec son homologue russe, Vladimir Poutine, « dans les prochains jours », selon le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakovors. Engagé dans la résolution de la crise syrienne, Moscou craint qu'une défaite des troupes irakiennes renforce la posture de l'EIIL, notamment sur les frontières avec la Syrie. Le patron du Kremlin a appelé, vendredi dernier, le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, pour l'assurer du « soutien total » de la Russie « aux efforts du gouvernement irakien visant à libérer rapidement le territoire de la République des terroristes ». Moscou estime que « l'activité des extrémistes menant des combats sur le territoire de la Syrie a acquis un caractère transnational et représente une menace pour toute la région ». Pour sa part, le chef de la diplomatie russe, Sergei Lavrov, a fait savoir, hier, depuis Djeddah, que toute intervention militaire devrait avoir le feu vert du gouvernement irakien et de l'ONU.