En dépit de la répression, les Frères musulmans ont tenu à marquer le premier anniversaire de la destitution de l'ancien président Mohamed Morsi, issu de leur confrérie, en manifestant par milliers, jeudi dernier, dans plusieurs villes du pays, sous le slogan « Journée de colère ». De violents accrochages les ont opposés aux forces de l'ordre à l'est et au sud du Caire. Grenades lacrymogènes, jets de pierres, cocktails Molotov et coups de feu ont été échangés. Le ministère de l'Intérieur a annoncé l'arrestation de plus de 200 partisans de la confrérie, tandis que 39 militants islamistes recherchés par la police ont été appréhendés. Bien qu'on soit loin de la « nouvelle révolution » promise par les manifestants, force est de souligner que les partisans de l'Alliance anti-coup d'Etat, coalition pro-Morsi chapeautée par les Frères musulmans (confrérie déclarée terroriste par les nouvelles autorités du pays) sont décidés à en découdre. Nullement impressionnés par la répression policière, les pro-Morsi ont, dans un communiqué rédigé par leur bureau de presse à Londres, salué la tenue de « 100 manifestations dans 16 provinces d'Egypte » et condamné l'explosion dans un train. Ils ont affirmé défendre « une stratégie pacifique ». La situation s'est nettement corsée avec l'explosion, le même jour, de quatre bombes artisanales dans différents quartiers du Caire faisant deux morts et plusieurs blessés (quelque 24 blessés à travers plusieurs villes du pays ont été recensés par le ministère de la Santé). Par ailleurs, les artificiers ont désamorcé deux autres bombes dans la banlieue de Guizeh, au sud de la capitale. Comme pour les explosions qui ont tué deux policiers et blessé treize autres le 30 juin dernier, les autorités ont accusé les Frères musulmans. Dans le nord du Sinaï, des accrochages ont également opposé djihadistes et forces de sécurité. L'intervention des hélicoptères Apache s'est soldée par la mort de dix-sept terroristes et l'arrestation de trois autres. Les soldats ont détruit quatre véhicules appartenant aux djihadistes.