Les partis politiques sont unanimes quant à la gravité de la situation à Ghardaïa. Le retour des affrontements et de la violence intercommunautaire dans la région est vivement regretté par la classe politique, qui plaide pour des efforts supplémentaires visant à instaurer un dialogue sérieux pour le retour définitive de la paix. « Il y a une grande volonté politique pour régler le problème de Ghardaïa qui n'est ni d'ordre religieux ni d'ordre politique », estime le porte-parole du FLN, Saïd Bouhadja. Pour lui, ce conflit se résume à la circulation de la drogue dans le Sud, « vu que cette région connaît la propagation de plusieurs fléaux ». « Des groupes mafieux tentent de détourner les regards en provoquant des hostilités entre les deux communauté », explique-t-il. Bouhadja affirme que malgré le retour des hostilités, il est encore « possible » de régler ce conflit. En plus de la visite de son secrétaire général dans la région, le FLN continue d'œuvrer à la mobilisation des militants et des cadres pour trouver une solution à ce problème. « Nous sommes inquiets, comme tout le peuple algérien, de ce qui se passe à Ghardaïa », a déclaré la porte-parole du RND, Nouara Djaffar, pour qui « il est nécessaire de maintenir le dialogue ouvert » en vue de trouver les solutions idoines. La visite du Premier ministre pour rencontrer les représentants des deux communautés et les dernières déclarations du ministre de l'Intérieur sur la mise en place d'un plan en plusieurs étapes dénotent « la volonté affichée par les pouvoirs publics de trouver une solution à ce conflit et dans les plus brefs délais ». Mme Djaffar a insista sur « l'attachement des citoyens de Ghardaïa à leur unité et à celle de la nation pour mettre fin à ce conflit ». En soulignant que la situation à Ghardaïa est devenue « une priorité » du gouvernement, elle estime nécessaire et même urgent d'entamer « un dialogue franc, car c'est la seule voie qui peut mener à des résultats positifs », d'autant que « les deux communautés sont conscientes de l'importance de trouver une solution pour permettre au pays de retrouver sa sérénité ». Le parti d'Amar Ghoul, TAJ, rappelle que « la situation nécessite le déploiement d'efforts supplémentaires de la part de tout le monde pour solutionner cette crise ». Le bureau politique du parti appelle les pouvoir publics à accorder un « traitement sévère et plus ferme » à cette question en plus de la nécessité « de prendre en charge et de répondre aux préoccupations de la population » pour assurer « le retour de la stabilité » et « faire avorter toutes les tentatives visant le pourrissement de la situation ». Le Parti des travailleurs (PT) a réitéré sa position, selon laquelle, « la solution sécuritaire n'est pas le seul aspect à prendre en charge dans cette crise » et recommande « un traitement profond et des solutions radicales » dans la mesure où « les instigateurs de cette crise ne veulent pas le retour de la paix et l'apaisement », comme le souligne le porte-parole du parti, Djoudi. « Nous sommes inquiets de l'évolution de la situation qui n'est pas rassurante », ajoute-t-il. Le PT suggère l'évitement « des solutions de façade ». « Il faut aller vers des solutions portant sur le développement de la région ». Le président du mouvement Ennahda, Hadibi, a estimé que la situation « n'est ni ordinaire ni normale » à Ghardaïa. « Il y a une volonté de maintenir le pourrissement d'autant que le Sud algérien connaît divers problèmes au niveau des frontières », relève-t-il. Hadibi affirme que son parti n'a jamais voulu s'ingérer dans ce conflit au risque de « le transformer en conflit politique ou partisan ».