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« Les menaces multiples aux frontières peuvent influer négativement sur la sécurité publique » Le directeur de la sécurité publique de la Gendarmerie nationale à Horizons
L'apparition de phénomènes nouveaux tels que la prolifération d'armes légères, le transit illicite de marchandises, le terrorisme et l'immigration irrégulière, sont aujourd'hui des réalités qui constituent également une source d'inquiétude, particulièrement au niveau des frontières sud du pays. La criminalité et la contrebande se développent durant le mois de Ramadhan. Quelles sont les mesures prises par la Gendarmerie nationale pour les contrer ? Ce mois de Ramadhan se caractérise par de grands rassemblements de citoyens au niveau des lieux de loisirs et de divertissement pour les veillées nocturnes, des mosquées pour accomplir leurs devoirs religieux, et des marchés pour s'approvisionner. Il y a aussi une augmentation sensible des déplacements nocturnes sur les différentes voies de communication. Ces rassemblements qui nécessitent une grande vigilance en permanence, une sécurisation accrue et une présence dissuasive, constituent l'une des priorités pour le commandement de la Gendarmerie nationale. A l'instar des dispositifs de la Gendarmerie nationale déployés durant la saison estivale pour assurer la sécurité et la tranquillité publiques, il a été procédé au renforcement des mesures préventives et répressives par la mise en place de dispositifs supplémentaires pour un contrôle et une surveillance accrus des circonscriptions et des voies de communication. Ces actions menées dans un cadre dynamique visent, entre autres, le renforcement des dispositifs fixes et mobiles pour optimiser le contrôle des véhicules et des individus suspects au niveau notamment des barrages, la présence et le contrôle des axes et itinéraires empruntés par les citoyens lors de leurs déplacements pour des activités nocturnes, la sécurisation optimale des marchés, des mosquées et des lieux et places à grande affluence publique, la présence sur les voies de communication pour assurer la sécurité des usagers de la route et la fluidité de la circulation routière. Il y a aussi le contrôle par les unités territoriales de la disponibilité des denrées alimentaires sur les marchés, sachant que toute perturbation pourrait développer un mécontentement chez le citoyen, ce qui pourrait générer des troubles à l'ordre public. Si l'on se réfère aux chiffres des assassinats, durant la première quinzaine du Ramadhan, à savoir plus de 12 cas, on a l'impression que la société algérienne a tendance à sombrer de plus en plus dans la violence, notamment durant ce mois.... Durant la première quinzaine du Ramadhan, les unités de la Gendarmerie nationale ont enregistré douze cas d'homicide, soit une baisse de 91,66% par rapport à la même période du mois précédent. Le mobile des homicides volontaires est généralement lié à plusieurs facteurs, dont les problèmes familiaux et litiges liés à l'héritage, qui sont les causes principales des actes de représailles suivis des querelles, rixe et vengeance. L'homicide est souvent la conséquence de la colère provoquée par une insulte où à la suite d'un différend entre protagonistes. Il y a aussi l'homicide associé à un autre délit comme l'agression, le vol, le cambriolage ou les agressions sexuelles. Ce dernier crime est perpétré soit en guise de refus d'attouchements sexuels, soit en guise de représailles à un acte sexuel subi sous l'emprise d'alcool ou de stupéfiant et, enfin, le crime passionnel, c'est la relation intime entre les protagonistes qui caractérise ce type d'homicide. « Les batailles des gangs » ont occupé la scène de la criminalité durant les deux dernières années, notamment dans la capitale et spécialement durant le mois de Ramadhan. Avez-vous prévu un dispositif spécial pour maîtriser ce fléau ? Je tiens à noter qu'aucun cas de hooliganisme de la part des bandes de jeunes des cités n'a été signalé durant cette période du mois de Ramadhan ni le mois précédent à travers la capitale. Concernant les zones dites « grises », nous avons six unités de SSI (Sections de sécurité et d'intervention) qui interviennent sous la compétence du groupement d'Alger pour lutter contre les noyaux durs de la criminalité. La couverture sécuritaire a atteint 85% à l'échelle nationale, avec un objectif d'une couverture de 100%, à savoir une brigade par commune. Nous avons 101 brigades dans le Grand-Alger, sans compter les brigades chargées de la sécurité routière, les SSI et autres unités spécialisées. Ce qui permet d'assurer une sécurité de proximité et une intervention en temps réel. Toutes les brigades de gendarmerie d'Alger revêtent un caractère de proximité. Dans les cités et autres quartiers où il n'y a pas de brigade, nous compensons par une présence quasi permanente de nos éléments pour assurer une meilleure surveillance, à travers des patrouilles, des barrages inopinés et des interventions préventives. Ce plan s'inscrit dans le temps pour mieux assurer cette proximité exigée par le citoyen. Bien évidemment, nous travaillons en profondeur avec la société civile, les notables, l'administration locale, les citoyens et autres comités de quartier. La présence des gendarmes répond au seul souci de mieux occuper le terrain. La première quinzaine du mois sacré a été marquée par un pic dans le trafic de drogue.... Dans le cadre de la lutte contre ce trafic, durant la période considérée, les unités de la Gendarmerie nationale ont traité 147 affaires ayant conduit à l'interpellation de 254 personnes et la saisie de 3862 kg de kif traité et 3563 comprimés psychotropes. Cette activité criminelle a été marquée par une augmentation des quantités de kif traité saisies par rapport à la même période du mois précédent où nous avons enregistré 81 affaires, et la saisie de 2563 kg de kif traité. Par contre, une baisse de 39% a été enregistrée en matière de psychotropes saisis. Comparativement à la même période de 2013 (140 affaires, 224 personnes arrêtées et la saisie de 1083 kg de kif traité et 416 comprimés psychotropes), cette activité criminelle a connu une forte augmentation des quantités de kif traité saisies, soit 256,32% et une hausse respective de 5% et de 13% en matière d'affaires traitées et de personnes interpellées, ainsi qu'une hausse de 756% de psychotropes saisis. La gendarmerie fait face à l'apparition de nouvelles formes de criminalité. Avez-vous fixé les priorités de lutte contre ces phénomènes ? La situation sécuritaire est marquée par une nette amélioration, cependant, des menaces multiples, particulièrement aux frontières sud avec le Mali, à l'est avec la Libye et la Tunisie et à l'ouest avec le Maroc, peuvent influer négativement sur la sécurité publique. L'apparition de phénomènes nouveaux tels que la prolifération d'armes légères, le trafic de drogue, le transit illicite de marchandises, le terrorisme et l'immigration irrégulière sont aujourd'hui des réalités qui situent la nature et l'ampleur des dangers qui pèsent sur nos frontières. Ils constituent également une source d'inquiétude, particulièrement aux frontières sud du pays. Parmi les nouvelles formes de criminalité qui suscitent l'intérêt de la Gendarmerie nationale, le recours des malfaiteurs aux nouvelles technologies de l'information et de la communication, notamment l'Internet, qui constitue un nouveau défi pour nos services de sécurité. La cyber-criminalité et le cyber-terrorisme demeurent des menaces complexes auxquelles l'enquêteur doit faire face pour identifier l'auteur, collecter les preuves matérielles et présenter le mis en cause devant la juridiction compétente. En ce sens, quelle est la stratégie adoptée par vos services afin de mieux maîtriser la délinquance et la grande criminalité ? La délinquance circonscrite dans les zones à forte concentration de populations cosmopolites, fait l'objet d'une action continue de prévention et une mobilisation constante des dispositifs de surveillance et d'interventions sans cesse adaptés sur la base des éléments d'informations dégagés des analyses effectuées sur les phénomènes criminels, le profil des auteurs et les modes opératoires et ce, en alliant le professionnalisme des unités aux moyens techniques et scientifiques dont elles disposent et la valorisation des renseignements recueillis et l'action de proximité. La Gendarmerie nationale œuvre continuellement à l'adaptation de sa stratégie aux exigences de l'action de lutte contre les différentes menaces par la mise en œuvre de ses programmes de développement, notamment la professionnalisation et la spécialisation de ses personnels et ses organes de formation, le renforcement et la multiplication des dispositifs de lutte, surtout aux frontières et au Sud du pays, la revalorisation de l'activité de police judiciaire et la modernisation de ses méthodes et techniques d'investigations criminelles, la réadaptation de la chaîne de police judiciaire et la chaîne criminalistique. Cette valorisation des capacités de police judiciaire et la synergie de ses actions avec la chaine de soutien opérationnel et criminalistique ont conduit à des résultats probants.