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Descente musclée dans les fiefs du crime à Saïda
LUTTE CONTRE LA CRIMINALITE
Publié dans Liberté le 15 - 11 - 2009

Les séquelles des années de braise sont encore visibles. Le crime s'urbanise, avec sa spécificité chère au monde rural dans l'esprit même de l'acte. C'est que l'exode rural a laissé des traumatismes et créé des chocs, avec, en toile de fond, des retombées désastreuses. Le retour des populations dans leurs bourgades et douars respectifs, en plus d'un maillage sécuritaire intra-muros et extra-muros ont sensiblement contribué à la baisse de la criminalité. Saïda garde sa carte de visite. La coopération entre gendarmes et policiers, une collaboration mutuelle basée sur le renseignement opérationnel, vient couronner les efforts de l'Etat pour instaurer un climat serein, mais surtout asseoir un cadre de vie meilleur, principale aspiration de ces populations et objectif majeur des services de sécurité qui s'investissent dans la prévention, mais aussi dans la répression. Tout dépend des tentations.
Nous quittons tôt Tiaret, direction Saïda. À trois heures de route, dans ces reliefs chers aux Hauts-Plateaux, où le commun des mortels pourrait développer aisément le cliché de l'authentique Algérie profonde, seuls les bergers, les transhumants et quelques moyens de transport du personnel ornent ce décor matinal et glacial. Vérité au Titteri, erreur au-delà ? Absolument pas. Les premiers rayons de soleil commencent à caresser les infinis sommets des côtes, où la prudence est de mise, et le climat saisonnier de notre prochaine destination s'annonce plus clément. Y compris “la température footballistique” qui grimpe au fur et à mesure que les habitants des localités que nous traversons inondent la place publique. Les fanions, l'emblème national et les posters des Fennecs évacuent le sinistre décor des caisses de limonade et de produits alimentaires sur les trottoirs pour ainsi égayer l'atmosphère. L'axe totalement sécurisé donne un avant-goût de l'opération combinée que mènent, depuis l'heure du berger, les gendarmes et les policiers dans plusieurs quartiers difficiles d'accès et les zones reculées où grouillent le crime et la délinquance. À peine Frenda dépassée, s'annoncent alors ces lieux-dits, ces zones peu peuplées et les agglomérations qui recèlent une carte de visite : Saïda, synonyme de la célébrissime eau minérale que prisent les Algériens depuis la nuit des temps. Le succès de la précédente opération menée par le groupement de wilaya de la Gendarmerie nationale (GGN) et la sûreté de wilaya de Tiaret devra ainsi se confondre avec une autre descente similaire, avec, en toile de fond, la même typographie qui ressort de la carte de la criminalité des régions des Hauts-Plateaux. Plus de 12 quartiers et cités populaires, tant en ville qu'en campagne, ont été investis, dans une opération qui s'est prolongée aux cités du 5-Juillet, Douadi-Moussa, plus connue sous l'appellation de Graba Dhahr-Echeikh, du commandant Medjdoub, mais également des cités d'Aïn Hdjar et Ouled Khaled. Et pour traquer les criminels et autres délinquants dans leurs fiefs, 180 gendarmes et 64 policiers ont été déployés, en sus des moyens matériels appropriés pour faire face à toute éventualité. En effet, en plus des brigades cynophiles pour renifler les stupéfiants, des fennecs pour détecter les explosifs et les produits chimiques, des escadrons de sécurité routière, des éléments du groupement de réserve et d'intervention et des SSI ont été mobilisés afin de sillonner, de conserve avec les policiers, ces quartiers ciblés lors de cette descente musclée. En plus des 91 véhicules identifiés, les services de sécurité ont contrôlé 364 individus suspects, dont 4 activement recherchés pour insoumission au service national, vol, convocation devant la justice et un autre ayant fait l'objet d'un mandat d'amener. À l'issue de cette opération tant préventive que répressive, 17 personnes ont été appréhendées pour divers délits et crimes, comme le trafic de stupéfiants, de psychotropes, le port d'armes prohibées, comme les sabres, la destruction de bien d'autrui et l'immigration clandestine (un Syrien faisant partie de la filière de forages illicites de puits). Ainsi, il a été saisi 857 sacs de fibres naturelles de ciment pour défaut de factures. Au chapitre de la prévention routière, 44 cas de retrait de permis de conduire, 214 amendes forfaitaires, 54 délits et 40 contraventions ont été constatés. Le directeur de la communication au commandement de la Gendarmerie nationale, le colonel Abderrahmane Ayoub, au même titre que le patron du GGN de Saïda, Farouk Mzarchi, sont formels : ce genre d'opération se veut un travail de proximité pour rassurer le citoyen sur la présence effective des services de sécurité, mais aussi une approche de dissuasion contre une frange de délinquants tentés par le crime.
La terre ou le… sang !
Les séquelles du terrorisme dans la région sont tellement visibles que le crime s'urbanise de plus en plus tout en conservant la trace de la ruralité dans l'esprit même de l'acte. C'est que l'exode rural a fait fureur au point que les retombées sur la ville sont désastreuses. Il est vrai que le retour des populations dans leurs bourgades et douars respectifs, en plus d'un maillage sécuritaire extra-muros de la Gendarmerie nationale, est un facteur qui participe à la baisse de la criminalité. En témoignent les chiffres avancés par le GGN de Saïda : 691 crimes et délits en 10 mois en 2009, contre 753 durant la même période en 2008. Mais la bidonvilisation est là et la délinquance s'installe petit à petit. Toutefois, comme l'explique le commandant du GGN de Saïda, Farouk Mzarchi, les coups et blessures volontaires (CBV) et l'atteinte à la propriété détiennent la tête du classement avec respectivement 99 enquêtes élucidées et liées aux agressions contre les personnes, et 29 autres affaires liées au foncier. Ici, la terre est synonyme d'honneur, d'où les récurrentes et mortelles rixes. Faute de la notion d'Etat chez les ruraux qui protègent jalousement leurs biens, le recours à la loi se fait en dernier lieu pour laisser libre cours au… sang. Légitime défense ou précipitation, tout le monde a raison et chacun défend sa cause. Sans préjugés aucun du fait que les paisibles populations rurales, dont les fermiers, les agriculteurs et autres, sont victimes de vols quotidiens de leurs biens et de leurs moissons. Les antagonistes recourent à une rare violence avant que le conflit ne soit dégoupillé dans une brigade territoriale. Avec 1 gendarme pour 554 habitants et un maillage sécuritaire qui a atteint un taux de 100%, soit seize brigades pour les seize communes que compte Saïda, ces actes ont connu une baisse sensible, mais les éternels litiges et les conflits d'héritage sont là pour céder la place aux délits et aux crimes. D'ailleurs, les saisies opérées par les gendarmes montrent que plus de 80% des délits concernent le vol de l'aliment de bétail (16 tonnes), les engrais (650 kg), le matériel agricole, le cheptel, le cuivre et le câble électrique. Ces cas de figure sont enregistrés en période de labour, de semence et de moisson. Selon la Gendarmerie nationale, souvent les voleurs recourent à l'usage d'armes blanches ou d'armes à feu factices pour accomplir leur forfait. Dans ces zones où les criminels opèrent généralement en période nocturne, il a été saisi des quantités significatives de résine de cannabis, plus de 3 300 cartouches de cigarettes, 4 850 boîtes de tabac à priser, mais aussi l'extraction illégale de sable (11 cas) et pêche sans autorisation (5 affaires). Et ce n'est guère un secret si des cas isolés de contrebande sont constatés dans cette région qui donne sur l'Oranie, mais aussi sur El-Bayadh et Béchar. Les saisies record des gendarmes sont estimées à près de 39 millions de dinars. De même, il a été enregistré 8 affaires liées à la construction sans autorisation. Le bilan de la Gendarmerie nationale, qui souligne par ailleurs l'implication de 622 hommes et de 17 femmes dans toutes les affaires traitées, montre aussi que l'atteinte aux mœurs prend une ampleur sans précédent avec 11 personnes traduites devant la justice. À Saïda, comme d'ailleurs toutes les wilayas du pays, les mineurs font les frais de la criminalité : 31 mineurs arrêtés pour divers délits ! Pis encore, les gendarmes ont découvert deux corps de nouveaux-nés jetés sur la voie publique. Les suicides, en baisse en 2009, sont également un phénomène qui touche Saïda avec une tentative et 5 cas mortels, contre auparavant 2 morts 12 tentatives avortées.
Plus de 420 opérations menées par les élites des SSI
Rattachées au GGN, les élites des sections de surveillance et de sécurité (SSI) ont participé à plus de 420 opérations à travers la wilaya de Saïda. Selon le bilan du GGN, ces sections ont été mises à contribution, notamment dans 46 perquisitions de domiciles, 8 opérations coup-de-poing, 96 missions pour soutenir les unités territoriales et 62 opérations d'arrestation de personnes activement recherchées, et ce en sus des 211 patrouilles de routine du fait que ces élites sont directement engagées dans le contrôle et la surveillance du territoire, l'intervention contre les noyaux durs de la criminalité et de la délinquance et la lutte antiterroriste. Avec une moyenne d'une descente par mois, le GGN de Saïda a enregistré des résultats probants, notamment dans la protection des personnes et des biens, l'identification des individus suspects et recherchés et des moyens de locomotion, la protection de l'économie nationale et la sécurisation des axes routiers. Pour preuve, des armes à feu, des munitions, des dizaines d'armes blanches, des tonnes d'aliments de bétail, du kif traité, des cigarettes bourrées de résine de cannabis et des quantités inestimables de produits alimentaires ont été récupérés par les invincibles éléments des SSI. Mieux, pas moins de 21 personnes recherchées ont été appréhendées sur près de 5 000 identifications opérées. La dernière opération remonte au 7 novembre où 9 cas de délits économiques, 206 amendes forfaitaires et 39 délits divers ont été enregistrés.
La police s'attaque à la fourmilière urbaine
Le bilan communiqué, en marge de l'opération combinée, par la sûreté de wilaya fait également ressortir le topo de la criminalité en milieu urbain où les policiers s'attaquent au quotidien à cette fourmilière patente tant dans les nouvelles cités que dans les anciens quartiers touchés de plein fouet par le fléau des bidonvilles et des constructions anarchiques. En effet, à la lumière de ce document, la sûreté de wilaya a enregistré 1 123 affaires durant les dix premiers mois de l'année en cours, avec 754 enquêtes fructueuses et qui ont abouti à l'arrestation de 1 087 personnes impliquées dans divers crimes et délits. Et ce, en sus des 22 affaires élucidées et liées au trafic des stupéfiants, avec notamment sur le marché même de la consommation de saisies de kif traité. Même constat que les gendarmes, les policiers relèvent que les affaires liées aux atteintes contre les biens (594 dossiers traités) et les personnes (397 affaires traitées) occupent le devant des plaintes recensées. La chose publique, elle, n'échappe pas à l'agression des malfaiteurs et ferme le tableau de la criminalité avec 18 affaires traitées durant la même période. La coopération entre les services de la Gendarmerie et de la Sûreté nationales, une coopération visible à Saïda, comme d'ailleurs à Tiaret, montre le degré de complémentarité des deux corporations dont le seul souci est de prévenir avant de réprimer. Et à “J-1” du terrible clash entre l'Egypte et l'Algérie, tous les moyens humains et matériels sont déployés pour sécuriser les voies routières, les axes principaux de la ville, mais aussi les personnes et les biens. Nous quittons les Hauts-Plateaux avec cette expression qui revient à l'esprit du visiteur : “Saïda ebïda, ou el machina ghalia.” (Lire Saïda est loin et le train est onéreux.) En attendant le projet de l'autoroute Nord-Sud et la réhabilitation de la ligne ferroviaire…


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