Le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU et l'Unicef appellent à renforcer rapidement l'aide au Soudan du Sud pour éviter la famine dans ce pays ravagé par la guerre où un tiers de la population est menacé par la faim. Près d'un million d'enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition sévère, soulignent le PAM et le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef). Le PAM et l'Unicef « redoutent que le monde permette une répétition de ce qui s'était passé en Somalie et dans la Corne de l'Afrique il y a tout juste trois ans : des mises en garde précoces contre une grave famine et une malnutrition croissante avaient alors été largement ignorées, jusqu'à ce que le niveau de la famine soit officiellement annoncé ». « Si rien n'est fait rapidement, 50.000 enfants pourraient mourir de malnutrition cette année », ont-ils averti. « Le monde ne devrait pas attendre qu'une famine soit (officiellement) annoncée quand des enfants meurent tous les jours », estime le directeur général de l'Unicef, Anthony Lake. « Si nous voulons rapidement développer nos opérations et sauver davantage de vies, nous avons besoin de plus de ressources, et la communauté internationale doit agir maintenant », ajoute la directrice exécutive du PAM, Ertharin Cousin. Le Conseil de sécurité de l'ONU a estimé vendredi que la situation alimentaire était désormais « la pire au monde ». Il a exhorté les pays donateurs qui s'étaient engagés en mai à verser plus de 618 millions de dollars lors d'une conférence à Oslo à « tenir leurs engagements et à augmenter leur contribution » car cette crise « risque de se transformer bientôt en famine en raison de la poursuite du conflit et du fait que les civils sont visés et forcés de fuir. » Certaines régions du pays sont menacées, selon des ONG, de famine à brève échéance. Un tiers de la population du pays, soit près de quatre millions de personnes, est gravement menacé de mourir de faim, indique le Conseil de sécurité déplorant, « le manque de progrès vers la paix et la réconciliation » au Soudan du Sud. Les discussions entre le gouvernement du président Salva Kiir et la rébellion dirigée par son ancien vice-président Riek Machar sont suspendues depuis le 23 juin, les deux parties se rejetant mutuellement la responsabilité du blocage.