La communauté internationale s'est engagée, hier, à Oslo, en Norvège, à verser plus de 600 millions de dollars pour lutter contre la famine qui menace des millions de personnes au Soudan du Sud. Un « chiffre qui représente quasiment un doublement des fonds disponibles pour la crise humanitaire » dans ce pays, selon le chef de la diplomatie norvégienne, Boerge Brende. « Des signes de crise alimentaire majeure sont déjà là », a prévenu la responsable des opérations humanitaires de l'ONU, Valerie Amos en précisant que « les stocks de nourriture sont déjà épuisés dans les zones isolées par le conflit et les prix (des aliments) se sont envolés ». Selon les Nations unies, 4 millions de personnes, soit un tiers de la population, sont menacées par la faim. Les Etats-Unis ont promis 291 millions de dollars, la Grande-Bretagne 100 millions et l'Union européenne 55 millions d'euros. Sur le plan politique, l'autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), organisation est-africaine qui assure la médiation, a annoncé, la veille, à Addis-Abeba, la suspension pour douze jours (jusqu'au 4 juin prochain) des pourparlers des belligérants du conflit au Soudan du Sud. Selon l'Igad, cette deuxième phase de négociations n'a jusqu'ici enregistré que peu d'avancées depuis la signature d'un accord pour mettre fin à la crise le 9 mai dernier dans la capitale éthiopienne, par le président sud-soudanais Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar, dont les troupes s'affrontent depuis le 15 décembre, mais l'engagement « à cesser les hostilités » qu'il contenait n'a pas tenu 24 heures. Des combats qui ne cesseront pas « tant qu'une force régionale est-africaine n'y sera pas déployée pour contraindre les belligérants à respecter le cessez-le-feu », a estimé, hier, le chef d'état-major de l'armée ougandaise dont les forces interviennent officiellement au Soudan du Sud aux côtés de Salva Kiir. « Si les troupes de l'Igad ne sont pas déployées pour contraindre les belligérants à respecter le cessez-le-feu, il y a de fortes chances que les combats se poursuivent », a-t-il averti. Les chefs de l'instance africaine avaient demandé à la mi-mars le déploiement d'une Force de protection et de dissuasion chargée de protéger la mission d'observation et de surveillance du cessez-le-feu. Une idée soutenue par Washington, parrain de l'indépendance du Soudan du Sud en juillet 2011, qui a estimé mi-mai que le déploiement rapide d'une telle force était « l'une de (ses) priorités ».