La récente réunion d'Alger des responsables de parcs technologiques et d'incubateurs d'entreprises du monde arabe aura certainement constitué un moment opportun pour relancer le débat sur l'apport de nos sociétés au développement de la nouvelle société mondiale de l'information et de la connaissance. En effet, la mondialisation impose un nouveau cadre d'échanges basé sur la maîtrise des technologies, des réseaux et des industries de la fabrication des contenus. C'est parce que les principaux indicateurs de mesure de la fracture numériques sont quantitatifs, chiffrables, que les peuples du sud de la planète subissent d'autres iniquités du fait de l'absence de leurs cultures, de leurs savoirs dans les flux de contenus qui alimentent les réseaux modernes de communication. L'inégalité de l'accès à la société du savoir et de la connaissance se situe fondamentalement dans l'incapacité dans laquelle se retrouvent ces peuples de produire leurs propres contenus et de lui assurer une visibilité dans le concert mondial des industries de la culture et des médias. La présence de la ministre de la Poste et des TIC aux travaux de cette rencontre qui s'est tenue au cyberparc de Sidi Abdellah témoigne de la volonté des pouvoirs publics d'emprunter les voies de la coopération interrégionale, en l'occurrence au niveau de la zone des pays arabes, pour asseoir une stratégie commune à même de faire avancer les revendications de nos sociétés pour se faire entendre et voir dans le cadre de la société mondiale de l'information et de la connaissance. Une volonté traduite par le communiqué du ministère diffusé à l'occasion et repris par l'APS qui indique que l'objectif d'une telle initiative est de parvenir à « optimiser la mutualisation des ressources et mettre en œuvre des leviers aptes à accélérer de manière sensible l'innovation technologique dans la perspective d'une coopération mutuellement bénéfique aux parties prenantes ». Pour y parvenir, les participants ont clairement indiqué la voie à suivre, celle de la bataille des normes, standards et des procédures. En ce moment justement où les grandes multinationales des nouvelles technologies et de l'information se livrent à la bataille de l'heure, celle des standards et normes de l'internet du futur, celui des objets connectés. A l'issue de la réunion d'Alger, devra voir le jour un réseau d'incubateurs et de technopoles du monde arabe dénommé Artecnet, que les organisateurs ambitionnent de mettre à contribution pour « constituer un incubateur de stratégies collectives pour influencer l'évolution des normes et standards, élaborer une politique commune de protection des brevets et harmoniser les législations nationales relatives aux nouvelles technologies pour la création d'un marché commun intégré », souligne l'APS.