La cérémonie s'est déroulée en présence de la ministre de la Culture, Mme Nadia Labidi, de la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mme Mounia Meslem. La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Mme Louiza Hanoun, le wali de Batna, M. Hocine Mazouz, le chargé culturel de l'ambassade de Palestine en Algérie, Mahmoud Salim et les autorités locales étaient présents. La ministre de la Culture s'est félicitée de la décision de transfert des recettes du festival au profit des Ghazaouis. Elle a condamné l'action d'Israël affirmant que « ce qui se passe en Palestine est un holocauste. » Mme Mounia Meslem a rappelé que « la capitale des Aurès a été le berceau de la lutte armée en Algérie ». « C'est un message fort que cette solidarité parte des Aurès pour aider plus fortement la résistance palestinienne dans son combat contre l'occupation ». Les neuf artistes participant au festival de Timgad, qui se poursuit jusqu'au 9 août 2014, ont inauguré le bal. La troupe Rahaba de Batna, Massinissa, Nadia Baroud, Cheb Zinou, Kenza Farah, Rim K., Kayna Samet, l'Algerino et Kader Japonais ont subjugué le très nombreux public lors de cette première soirée. Un spectacle riche en émotions. Le public, qui scandé, d'une seule voix, « Djeich, Chaâb, maâk ya Ghaza », a également brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Israël Etat terroriste », « Empêchons le génocide à Ghaza ». A travers cette action, les organisateurs, l'Onci (Office national de la culture et de l'information), les artistes et le public ont tenu à réaffirmer qu'ils sont concernés et adhèrent pleinement à la libération de la Palestine. « Il s'agit là d'un message de solidarité et de soutien et d'un acte de dénonciation des agressions perpétrées contre la Palestine et afin de démontrer le consensus national autour de la cause palestinienne », affirme à l'unisson un groupe de jeunes de Ngaous. Même son de cloche chez les artistes. « C'est la moindre des choses. On ne peut pas rester les bras croisés alors que nos frères sont massacrés au quotidien par la machine de guerre sioniste ». Pour l'ensemble des artistes présents, « le Festival international de Timgad, sur la bonne voie, est parvenu à se positionner comme un grand rendez-vous de la musique. Ce festival s'est forgé une bonne réputation. C'est aussi un carrefour d'échanges entre des artistes venus de différentes régions. » Le commissaire du festival, M. Lakhdar Benterki, a souligné et réitéré, dans une conférence de presse tenue dans la matinée à l'hôtel Salim, « le soutien sans faille accordé à la résistance palestinienne ». Pour lui, « tout Algérien soutient spontanément celle-ci. Le festival n'est qu'un moyen de plus pour renforcer ce devoir humanitaire ». Selon M. Bentorki, « la résistance ne se limite pas à la lutte par les armes mais aussi par le message que véhiculent l'intellectuel et l'artiste ». Etant donné leur notoriété populaire, l'un et l'autre peuvent réaliser des miracles et c'est l'objectif fixé par ce festival ». Interrogé sur le choix des plateaux artistiques, le commissaire a précisé que « la sélection s'est opérée en privilégiant, surtout au niveau national, des troupes illustrant le patrimoine et les nouveaux talents de la musique et la chanson ». Un budget de 15 milliards de centimes Au sujet du budget alloué au festival, il confie que « les charges les plus lourdes concernent particulièrement l'hébergement et la prise en charge des participants. Il a tenu à répondre à une question posée que le budget n'est pas de 15 milliards de dinars mais 15 milliards de centimes. De son côté, le chargé culturel de l'ambassade de Palestine en Algérie a été très ému par la campagne de solidarité du peuple algérien. Il salue chaleureusement cette prise de position conforme à ses idéaux de liberté et de justice. « Celui-ci a donné au monde l'exemple d'un combat de longue haleine pour son indépendance ». Cet exemple de l'Algérie éternelle, précise-t-il, servira de socle pour la détermination du peuple palestinien à lutter contre le sionisme ». Il assure, en dernier, que « les liens culturels entre l'Algérie et la Palestine seront encore renforcés dans le futur ». Il a marqué sa satisfaction de constater qu'à chaque événement culturel un représantant des arts et des lettres de la Palestine soit invité citant la venue pour ce festival-là, du chanteur Mohamed Assaf. Une autre conférence de presse a suivi l'intervention du commissaire du festival. Nadia Baroud (chanson kabyle), Cheb Zinou (chanson sétifienne) et Kader Japonais (chanson raï) étaient là. La présence des organisateurs et des politiques, jusqu'à une heure avancée de la nuit, prouve la volonté à encourager et à promouvoir ce genre musical populaire, fleuron du patrimoine culturel national. Cette ambition donne déjà ses fruits. Cette trente sixième édition se distingue par un niveau toujours meilleur et un intérêt de plus en plus grand du public. Les jeunes chanteurs, qui ont assisté à cette première soirée, l'ont confirmé. D'excellentes conditions d'accueil favorisent le bon déroulement de ce festival, hormis la connexion à internet qui demeure défectueuse. Les conférences, l'hébergement et la restauration ont lieu dans des locaux confortables.