Après le génocide israélien contre la population meurtrie de Ghaza (1.875 tués dont plus de 430 enfants) et après le cessez-le-feu, l'heure est, désormais, aux « règlements » politiques. Après avoir refusé, dans un premier temps, de négocier avec Hamas, le gouvernement israélien a dépêché, mardi soir, au Caire, des émissaires. Des responsables égyptiens les ont rencontrés avant de relayer les « exigences » des Palestiniens. Comme il fallait s'y attendre, l'Etat hébreu, qui a lamentablement échoué dans sa guerre criminelle contre l'héroïque résistance palestinienne, cherche à se venger. Sitôt débarqués, les représentants israéliens ont réclamé le « désarmement » de Hamas et de ses alliés, avec, en ligne de mire, la démilitarisation de Ghaza. Faute de quoi, Israël empêcherait la « reconstruction » de la bande dévastée par son aviation. Une condition rejetée dans le fond et dans la forme par l'ensemble des négociateurs palestiniens. « L'arsenal de la résistance ne fera l'objet, ni aujourd'hui ni demain, d'une quelconque discussion », martèlent-ils. « Nous tuerons quiconque tenterait de prendre nos armes », jure Ezzat al-Rishq, l'un des chefs de Hamas, également membre de la délégation palestinienne. « Nous ne prêterons aucune attention à la moindre proposition sur le sujet. Et quiconque croit pouvoir formuler de telles exigences parce qu'il aurait gagné la bataille se trompe », dit-il. « Ce que l'occupant n'a pas pu obtenir sur le champ de bataille, il ne pourra pas non plus l'obtenir sur la scène politique. Notre délégation au Caire (...) ne cèdera sur aucune de nos exigences », affirme Ismaïl Haniyeh, ex-Premier ministre de Hamas à Gaza. Selon ce dernier, la « victoire militaire de la résistance » conduira à la levée du blocus. Le chef de la délégation, Azzam al Ahmad, un responsable du Fatah (parti du président Mahmoud Abbas) demande que la trêve de 72 heures se transforme en un arrêt total des opérations militaires dans l'enclave. Mission quasi impossible pour les médiateurs égyptiens, tant les exigences des deux parties semblent inconciliables. Pour « faciliter » ces pourparlers, l'émissaire de la quartette (ONU, Union européenne, Etats-Unis, Russie) pour le Proche-Orient, l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair, est arrivé hier au Caire en compagnie du coordinateur de l'ONU pour le processus de paix au Proche-Orient, Robert Kerry. John Kerry, le secrétaire d'Etat américain, qui a indiqué que son pays participerait « probablement » aux négociations, demande aux Israéliens et Palestiniens de se rasseoir autour de la la table des négociations pour « essayer de résoudre la question des deux Etats ». Peine perdue. Pour les Israéliens, ce qu'ils viennent de faire à Ghaza n'a rien à voir avec les efforts de paix qui sont en piteux état. Forts de la résistance héroïque des Brigades d'Azeddine al Qassam (Hamas) et des phalanges d'El Qods (Jihad islamique), les Palestiniens s'opposent à tout compromis qui ne s'inscrit pas avec leurs revendications premières : levée du blocus, évacuation totale de l'armée israélien y compris aux alentours de la bande, réouverture des points de passage, libération des derniers prisonniers en vertu de l'accord signé dans le cadre de la libération du soldat Gilat Shali.