Le Conseil supérieur islamique, la direction générale des archives nationales, la fondation Moufdi Zakaria et l'association historique et culturelle du 11 Décembre 1960 ont organisé, hier, au Palais de la Culture une cérémonie d'évocation du parcours et de l'action militante du regretté Abderrahmane Benhmida ancien condamné à mort par la justice coloniale et ministre de l'Education nationale du premier gouvernement de l'Algérie indépendante. Retraçant le parcours de Benhmida, Lamine Bechichi, ancien ministre de la Culture, a déclaré que «Abderrahmane faisait partie de la génération des géants qui ont contribué de très près à l'écriture de l'hymne national «Qassaman». Ce dernier était un ami très proche de Moufdi Zakaria». De son coté, l'historien et le compagnon de lutte, Yacef Sâadi a déclaré que le défunt «était un professionnel des explosifs et un fin politique». Il a retracé , son parcours à la prison : «Abderrahmane avait fait la majorité des prisons d'Algérie sans oublier celles de Marseille et de l'île de Ré. Malgré sa triple condamnation à mort, le sourire n'a jamais quitté ses lèvres». De son coté, cheikh Bouamrane, président du Haut conseil islamique (HCI), a indiqué que Benhmida «s'était engagé corps et âme à dans l'enseignement et l'application des principes de l'Islam. Abdelmadjid Chïkhi, le directeur de l'Office national des archives algériennes a profité de l'occasion pour lancer un appel aux jeunes : «Benhmida et les autres ont réussi à arracher 50 % de l'indépendance, la moitié qui reste c'est aux jeunes d'aujourd'hui de la décrocher en brillant dans les différentes sciences». La rencontre d'hier a été très émouvante surtout pour les anciens condamnés à mort. Pour rappel, Abderrahmane Benhamida est né le 21 octobre 1931 à Dellys. Il a été élève au lycée franco-musulman, puis à l'Institut des études supérieures islamiques, avant de s'engager dès 1955 dans les groupes de fidaiyine. Cet ancien commissaire politique de la Zone Autonome d'Alger (fin 1956) était chargé de la coordination du Bulletin intérieur de la Z.A.A. avant d'être arrêté le 15 octobre 1957. Condamné à mort le 3 juillet 1958, gracié en janvier 1959, il ne fut libéré qu'après le cessez-le-feu en avril 1962. Député de Constantine (1962), il a été nommé ministre de l'Education nationale dans le premier gouvernement de la République algérienne (1962-1963). Si Abderrahmane s'était retiré de la vie politique sans bruit. Il est décédé le 5 septembre 2010 à l'âge de 79 ans des suites d'une longue maladie. Ses amis, ses compagnons, gardent de lui le souvenir d'un homme juste et d'un grand militant de la première heure.