Hommage n «Moufdi Zakaria vit toujours dans notre mémoire et celle de toute l'Algérie.» C'est ce qu'a déclaré hier, lors d'une conférence de presse au siège de la Radio nationale, le président de la fondation Moufdi-Zakaria, Slimane Chikh qui annonçait la tenue d'un colloque international sur l'écrivain et le poète, les 11 et 12 décembre. Initié par la fondation, ce colloque coïncide avec le centenaire de la naissance du poète. Il «s'inscrit également dans la continuité de ce qui a été déjà fait par la fondation en vue de rendre compte de la pensée intellectuelle de Moufdi Zakaria et de rendre publics ses travaux et ses œuvres aussi bien écrites que sonores – Moufdi Zakaria a animé plusieurs émissions à la radio en Algérie comme en Tunisie.» Il est à souligner que ce colloque n'est que le début d'une série de conférences et rencontres prévues tout au long de l'année 2008. Un séminaire sur l'hymne national sera organisé l'année prochaine. Des journées d'étude seront organisées, dans les pays arabes, par la fondation au Maroc, en Tunisie, et en Egypte. Plus tard, Slimane Chikh (le fils de Moufdi Zakaria) a rappelé les objectifs de la fondation. «Notre souci premier consiste à entretenir la mémoire de Moufdi Zakaria, notamment à travers des conférences et colloques et aussi à travers des publications», a-t-il dit, ajoutant que depuis la création de la fondation, celle-ci n'a cessé de réaliser de multiples acquis culturels et intellectuels. «Nous avons également travaillé de manière à collecter, à rassembler tout le patrimoine littéraire, à fructifier l'héritage intellectuel de Moufdi Zakaria et à faire tout connaître à travers des publications.» Lors de la journée inaugurale du colloque qui se tiendra au palais de la culture qui porte le nom du poète, un film documentaire sur la vie et l'œuvre de Moufdi Zakaria sera projeté au public. Réalisé par Saïd Eulmi, le film retrace en cinq escales le parcours du poète. «Le documentaire, qui est en vérité le résumé d'une série de cinq épisodes destinée pour la télévision, s'organise autour de cinq étapes», a expliqué le réalisateur. Et de poursuivre : «Le film raconte l'enfance et la scolarité du poète, ses débuts comme militant dans le mouvement national, son engagement dans l'action révolutionnaire et sa participation en conséquence à la révolution, son militantisme pour la cause nationale qu'il menait alors qu'il était en prison. Le film retrace également son parcours pendant l'indépendance et s'achève enfin sur la disparition de Moufdi Zakaria.» Le réalisateur a expliqué que le documentaire a fait l'objet d'un long travail de recherche et de documentation. S'ajoutent à cela des interventions de ceux qui l'ont connu et des témoignages divers. Moufdi Zakaria, de son vrai nom Zakaria Ben Slimane el Cheikh, est né le 12 juin 1908 à Béni Izguen dans le M'zab. Il est le poète algérien le plus marquant de la génération de Novembre-1954, auteur notamment de l'Iliade algérienne (1972), Le feu sacré (1961), A l'ombre de l'olivier (1965) et Révélations de l'Atlas (1976), ses quatre livres de poèmes (diwan) publiés de son vivant. Il est décédé le 17 août 1977 à Tunis.