Tout comme pour les besoins de l'expédition libyenne, en 2011, les avions de chasse Rafale seront le fer de lance des éventuelles frappes contre les positions de l'EI en Irak. L'engagement militaire français consacre la détermination de mener le combat « par tous les moyens nécessaires » contre l'EI présenté, selon le communiqué final de la conférence, comme « une menace pour l'Irak mais aussi pour l'ensemble de la communauté internationale ». Les 30 participants dont 10 pays arabe, la Ligue arabe, l'ONU et l'Union européenne, ont ainsi souligné « l'urgente nécessité de mettre un terme à la présence de Daesh dans les régions où il a pris position en Irak ». Dans cette réunion de « gravité et d'espoir », évoquée par le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, une importance particulière a été accordée au soutien, y compris militaire, au gouvernement de Haider El Abad, présidant au côté de son homologue français les destinées de la conférence sur la paix et la sécurité dramatiquement marquée par la décapitation de l'otage britannique David Haines, qui a subi le même sort que les journalistes américains James Foley et Steven Sotloff. A l'exception notable de l'Iran affirmant avoir rejeté une demande de collaboration américaine, le consensus valide le combat contre Daech, ainsi désigné par le texte de la conférence, voulu par les « 30 pays qui sont parmi les plus puissants du monde et qui sont dans des situations géographiques et idéologiques diverses ». De la Norvège, prête à une contribution militaire, à la Russie, procédant dès juillet aux livraisons d'hélicoptères de combat et d'avions de chasse, en passant par l'Australie annonçant le déploiement de 600 militaires aux Emirats, le front mondial contre l'EI est frappé du sceau de l'urgence réitérée par le président irakien Fouad Massoum, alertant sur les risques de progression et de contagion de l'EI. « Il n'y a pas de temps à perdre », a lancé à son tour le président français François Hollande appelant à « s'engager clairement, loyalement et fortement aux côtés des autorités irakiennes ». Il revient naturellement au secrétaire d'Etat John Kerry de décréter la mobilisation générale. « Nous sommes désormais en ordre de marche », a-t-il affirmé à la chaîne CBS. Les avions Rafale français ont déjà donné le tempo à l'« intervention aérienne », en appui à la bataille décisive sur le terrain confiée aux forces irakiennes et aux peshmergas. « Soyez donc prêts à intervenir », a affirmé le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, aux 200 militaires positionnés sur la base Al-Dhafra. « Certains membres » sont également prêts à envoyer des troupes au sol, a assuré John Kerry. Pris en étau, entre ciel et terre, Daesh vit pratiquement ses dernières heures : une fin de mission chaotique vécue déjà par son ancêtre al Qaïda de Ben Laden.