Les Etats-Unis ont frappé pour la première fois, dans la nuit de lundi à mardi, près de Bagdad, quelques heures après l'engagement à Paris d'une trentaine de pays et d'organisations internationales de soutenir le nouveau gouvernement irakien dans sa lutte contre le groupe extrémiste armé de l'Etat islamique (EI) « par tous les moyens nécessaires, y compris une aide militaire appropriée », indique le communiqué final. Si aucun détail concret n'a cependant été donné sur ces engagements, la France a procédé lundi à ses premiers vols de reconnaissance au-dessus de l'Irak. La ville de Sadr al-Youssoufiya, visée par des frappes aériennes américaines, est située au bord de l'Euphrate, entre Falloujah et la zone d'affrontements de Jurf al-Sakhr, où l'armée irakienne appuyée par des milices alliées avait du mal à défendre ses positions. Ce bombardement avait vocation à soutenir l'armée irakienne « dans son offensive contre les terroristes » de l'EI, a précisé le Commandement de l'armée américaine chargé du Moyen-Orient et de l'Asie centrale (Centcom). Une autre attaque américaine a détruit six véhicules de l'EI près de Sinjar, a annoncé le Centcom. Une réunion ministérielle au niveau du Conseil de sécurité de l'ONU est prévue, demain, sur ce pays dévasté par un conflit confessionnel dramatique. Avant ce rendez-vous, la Chambre des représentants américains doit terminer, aujourd'hui, son débat sur un plan autorisant le Pentagone à équiper et entraîner les forces rebelles syriennes dites « modérées », une mesure réclamée par Barack Obama qui avait dévoilé, mercredi dernier, la nouvelle stratégie américaine destinée à « affaiblir et, à terme, détruire l'EI ». Cette stratégie prévoit, rappelle-t-on, en plus d'un renforcement de la campagne aérienne en Irak, d'éventuelles frappes contre les positions du groupe en Syrie. Cette dernière décision ne fait pas l'unanimité. Damas et Moscou y voient « un acte d'agression » et « une violation grossière du droit international ». Dans cette « guerre globale », aux enjeux déterminants pour la recomposition de l'équilibre régional, voire mondial, le spectre de l'enlisement n'est pas à écarter. « On ne gagne pas une guerre avec des frappes aériennes », souligne la politologue Myriem Benraad.