Le Maroc qui refuse depuis cet été, toute coopération avec l'ONU-il n'a pas laissé Christopher Ross, l'envoyé personnel de Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies, faire sa tournée dans la région-, est en mauvaise posture à l'approche de la réunion prévue le 27 octobre au Conseil de sécurité sur le Sahara occidental, une réunion que Ban Ki-moon s'est prononcé dans son dernier rapport pour une révision du processus de négociations entre le Maroc et le Polisario initié en août 2007, qualifie de « cruciale et décisive pour l'avenir de ce conflit ». Même en Europe, où il a toujours pu compter sur le soutien inconditionnel de la France, les vents ne soufflent plus en sa faveur. Notamment depuis le décès de Hassana El Ouali, un militant des droits de l'homme et prisonnier politique sahraoui. En réponse à une correspondance de Mohamed Sidati, ministre et représentant du Front Polisario en Europe, lui demandant après ce décès de « mettre fin aux exactions des autorités marocaines et aux atteintes aux droits humains au Sahara occidental occupé », l'Union européenne qui a présenté ses condoléances à la famille du défunt et au peuple sahraoui, déclare qu'elle « suit de très prè » la situation. Dans une lettre de Bernard Savage, s'exprimant au nom Catherine Ashton, la chef de la diplomatie du Vieux continent, rappelle qu'elle a exprimé, à de nombreuses occasions, sa préoccupation concernant le prolongement de ce conflit qui a « un impact sur le respect des droits de l'homme et la coopération dans la région ». L'UE, relève Savage, a exprimé son soutien à la résolution du Conseil de sécurité 2099 (2013) portant sur l'amélioration de la situation des droits de l'homme et soutient les efforts de l'ONU pour la recherche d'un règlement juste et durable du conflit passant par l'organisation par le peuple sahraoui d'un référendum d'autodétermination sur la base des résolutions du Conseil de sécurité. El Ouali, 43 ans, est mort dans la soirée de samedi dans une prison de la ville sahraouie occupée de Dakhla. Selon le Front Polisario, sa mort « est le résultat d'années de négligence flagrante et de la torture ». Rabat qui attend le discours de Mohammed VI prévu le 10 octobre devant les deux Chambres du parlement, « affirme » que le militant sahraoui n'a subi « aucune violence » et qu'il est mort « naturellement ». Dans un message adressé à Ban Ki-moon, le président Mohamed Abdelaziz a appelé l'ONU à accélérer « une autopsie médicale internationale impartiale sur la dépouille de Hassana El Ouali ».