L'Union européenne suit de près les développements de cette affaire et a exprimé sa préoccupation concernant le prolongement de ce conflit qui a «un impact sur le respect des droits de l'homme et la coopération dans la région». Le mur est en face. Tout indique que le pouvoir marocain fonce droit dedans. La déclaration du secrétaire général de l'Organisation des Nations unies est plus que jamais sous les feux de la rampe aujourd'hui. Dans le cas où aucune avancée n'aura été réalisée avant le mois d'avril 2015 «le temps sera alors venu pour engager les membres du Conseil de sécurité à procéder à une révision totale du cadre du processus des négociations qu'il avait fournies en avril 2007» au Front Polisario et au Maroc, avait souligné Ban Ki-moon dans le rapport qu'il avait présenté le 17 avril 2014 devant le Conseil de sécurité qui avait adopté une nouvelle résolution (2152) pour prolonger le mandat de la Minurso, Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental, qui prendra fin le 30 avril 2015. Piqué au vif, le souverain marocain paniqué avait conseillé au secrétaire général de l'ONU dans un entretien téléphonique «de préserver les paramètres de la négociation tels qu'ils sont définis par le Conseil de sécurité, de sauvegarder le cadre et les modalités actuels de l'implication de l'ONU et d'éviter les approches partiales et les options périlleuses». Tout écart (des paramètres actuels de négociations, ndlr) «serait fatal pour le processus en cours et porteur de danger pour toute l'implication de l'ONU dans le dossier», avait ajouté le monarque alaouite. Ban Ki-moon -Mohammed VI: le face-à-face. Apparemment, il est inévitable. Surtout si l'on se réfère à l'annulation de dernière minute de la participation du souverain marocain à la 69 ème session de l'Assemblée générale de l'ONU. Un rendez-vous planétaire majeur qu'il aurait boudé parce que le SG de l'ONU aurait refusé de le rencontrer. «L'annulation à la dernière minute du déplacement de Mohammed VI aux Etats-Unis pour prendre part aux travaux de la 69e session de l'Assemblée générale de l'ONU réside dans le refus du secrétaire général Ban Ki-moon de lui accorder une séance de travail de deux heures» affirme le site d'information Algérie Patriotique. L'UE préoccupée Un pas de plus vient d'être franchi. Se dirige-t-on vers un point de non-retour? Le décès d'un militant sahraoui des droits de l'homme de premier plan dans les geôles marocaines a mis le Sahara occidental en ébullition. Hassana Elouali Aaleya a trouvé la mort le 28 septembre 2014 à l'hôpital militaire de la ville occupée de Dakhla où il a été admis depuis quelques jours en raison de son état de santé «critique» à cause de négligences médicales à son encontre souligne une dépêche de l'agence de presse officielle sahraouie. «Le martyr Hassana Elouali Aaleya souffrait depuis quelque temps d'un état critique de santé dans sa cellule avant d'être transféré dans un hôpital de la ville occupée d'El Ayoun, où il s'est vu refuser un traitement médical approprié pour son état de santé» précise la même source qui indique que le martyr était un prisonnier politique et militant des droits de l'homme, membre de l'Association sahraouie contre la torture qui purgeait une peine de trois ans de prison pour sa participation aux événements historiques de la ville occupée de Dakhla de 2011. La nouvelle s'est répandue comme une trainée de poudre. Une manifestation pacifique condamnant la mort tragique du militant sahraoui a été organisée. Elle a été sauvagement réprimée. Les quartiers de la ville de Dakhla, Oum Tounsi, Bir Enzaran et Akseikissat, haut lieu de la résistance sahraouie, ont été investis par les forces d'occupation marocaines matraque au poing. Dans une missive adressée mardi dernier à la Commission européenne et au Parlement européen, Mohamed Sidati, ministre et représentant du Front Polisario en Europe, a demandé à l'Union européenne d'aider à «mettre un terme aux violations flagrantes par les autorités marocaines des droits de l'homme des détenus sahraouis» tout en condamnant «l'assassinat délibéré» du militant sahraoui Hassana Elouali Aaleya, qualifié «d'acte criminel lâche». La réponse ne s'est pas fait attendre. Bernard Savage (ambassadeur de l'UE), s'exprimant au nom de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, a présenté dans une lettre ses condoléances à la famille du défunt et au peuple sahraoui. Le diplomate européen a rappelé que l'UE qui suit de près les développements au Sahara occidental a exprimé, à de nombreuses occasions, sa préoccupation concernant le prolongement de ce conflit qui a «un impact sur le respect des droits de l'homme et la coopération dans la région» indique une dépêche de l'agence de presse officielle sahraouie détée du 3 octobre. La communauté internationale prendra-t-elle ses responsabilités? Ban Ki-moon a prévenu Mohammed VI...