Neuf Casques bleus, dépendant du contingent nigérien, ont été tués, vendredi dernier, lors d'une attaque terroriste alors qu'ils se déplaçaient vers Indelimane, sur l'axe Ménaka-Ansongo, dans la région de Gao (nord-est). Cette attaque porte à 30 le nombre de morts dans les rangs de la Minusma depuis le début de la guerre. « Il s'agit à ce jour de l'attaque la plus meurtrière perpétrée contre la Mission de l'ONU au Mali », a déclaré la mission onusienne dans un communiqué, sans donner aucune indication sur les assaillants. « Scandalisé » par l'ampleur de l'attaque terroriste qu'il a qualifiée de « grave violation des lois internationales », le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a exhorté les groupes armés maliens opérant dans le nord à « respecter l'engagement qu'ils ont pris le 16 septembre à Alger de coopérer avec l'ONU pour éviter des attaques contre les Casques bleus ». Parrain du dialogue intermalien qu'elle abrite depuis plusieurs moins, l'Algérie a, de son côté, condamné « énergiquement » cette lâche attaque terroriste en réitérant son engagement à « continuer à œuvrer, de concert avec tous les partenaires maliens et internationaux, à la restauration de la stabilité et de la paix au Mali ». Selon un officier nigérien, cité par plusieurs médias, il s'agit d'une « embuscade tendue par les terroristes du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) ». Un groupe terroriste farouchement hostile au processus de paix initié à Alger. Comme les autres groupes criminels qui ont contrôlé le nord du Mali pendant près d'un an, entre 2012 et 2013, il a été chassé, en partie, par une intervention militaire internationale lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France. Les troupes de la Minusma n'ont pas tardé à réagir à cet attentat en déployant « immédiatement » d'importants moyens aériens dans le but de « sécuriser la zone et porter assistance aux soldats de la paix ». La semaine dernière, l'ONU s'était inquiétée de la résurgence « incontestable » des terroristes dans le nord. Plusieurs dizaines de soldats de l'ONU y ont péri. Notamment ceux du contingent tchadien. Une situation qui a poussé les forces du contingent de Ndjamena à réagir vigoureusement en accusant vendredi, le Haut conseil pour l'Unicité de l'Azawad (HCUA) d'être à l'origine des « mines, attentats et tirs de roquettes. « Le contingent tchadien réagira désormais à chaque attaque et attentat, Minusma ou pas », indique le communiqué de la Fatim.