La huitième édition du festival international du malouf à Constantine a failli ne pas avoir lieu, du moins pas à la ville des Ponts, à en croire le directeur de la culture. Ce dernier expliquera que contrairement aux précédents rendez-vous, il a été choisi de délocaliser cette huitième édition à la salle omnisports de la commune du Khroub, en raison de l'indisponibilité des salles de spectacle et du théâtre de la ville en rénovation. « Nous avons même pensé à le transférer dans une autre wilaya, puis nous nous sommes rendu compte que ça serait un peu dommage pour la ville. Comme cela a été fait pour le festival national du malouf ou le dimajazz, nous nous sommes débrouillés pour le maintenir ici, sachant que nous n'avons pas assez d'argent pour louer un chapiteau. Nous avons finalement opté pour la salle du Khroub, où l'APC s'est occupée de la prise en charge de la décoration et de l'aménagement de la salle. » M. Foughali précise, toutefois, qu'une équipe de techniciens travaille d'arrache-pied pour arriver à un réglage acoustique idéal. Des troupes de Syrie et de Tunisie Placées sous le signe « Constantine mémoire du malouf », 19 artistes et troupes prendront part aux six soirées programmées cette année. Trois monstres du malouf inaugureront ce festival, à savoir El Hadj Mohamed-Tahar Fergani, Hamdi Benani (Annaba) et Hmed Aouabdia (Constantine). Le public découvrira, dans ce qu'on pourrait déjà considérer comme une soirée inédite, l'orchestre tunisien « Chouyoukh el malouf » dirigé par le jeune violoniste et musicologue, Makram Lansari. Les artistes étrangers qui ont confirmé leur présence sont : l'envoûtante chanteuse libanaise Nesrine Hmidane, la troupe hispano-allemande « Andalous Project », la troupe syrienne « El Farabi » conduite par le luthiste Husain Sebsabi, la chanteuse marocaine Ihsen Rmiki et, enfin, l'artiste égyptien Mohamed Abd Essatar et sa troupe « Ouchak El Nagham ». Les organisateurs ont, également, prévu de récompenser les trois lauréats du dernier festival national du malouf qui seront invités à se produire. Il s'agit de l'association « Nedjm Kortoba » (Constantine), « Layali El Andalous » de Sétif et la troupe de l'artiste constantinois, Malek Cheloug. Pour ce qui du budget, M. Foughali a annoncé que le festival a coûté 2 milliards de centimes qui serviront, principalement, pour l'hébergement et le transport des artistes étrangers. Une telle somme paraît dérisoire pour l'organisation d'un tel festival. D'ailleurs, le directeur de la culture avouera que cet obstacle financier a plombé la production de certains artistes : « Pour diversifier le festival, nous avons pensé à cet orchestre « Andalous Project » renfermant en son sein des artistes espagnols, allemands mais aussi arabes. Toutefois, nous avons échoué avec la troupe tunisienne Nessma composée exclusivement d'artistes femmes. Nous avons tenté de négocier leur transport, car d'habitude tous les artistes tunisiens que nous invitons viennent par route. Elles ont exigé de venir par avion mais les billets coûtent chers, environ 32 millions de centimes. C'était donc impossible de financer le voyage faute de budget ». M. Foughali annonce, toutefois, qu'il est fort probable que le financement du festival augmente l'année prochaine en prévision de la tenue de la manifestation Constantine capitale de la culture arabe, et ce, en raison de la qualité de la programmation qui sera proposée. Par ailleurs et aussi paradoxal que cela puisse paraître, le festival international du malouf, qui dure depuis huit ans, qui passionne le public, qui attire de grands artistes et qui jouit d'une certaine notoriété, n'arrive toujours pas à trouver des sponsors. C'est pratiquement par un constat d'impuissance que M. Foughali explique cette contrainte qui entrave le financement du festival. « Lors de chaque édition, nous essayons de contacter et d'attirer des sponsors, notamment ceux de la téléphonie, sans pour autant réussir à les convaincre. Cette année, seul l'opérateur Mobilis a répondu à notre demande. Il nous aidera, notamment, à lancer une campagne de publicité via des SMS. Nous espérons que d'autres sponsors viendront financer le festival.