Qais Adbulkareem, un des mandatés palestiniens pour mener les négociations avec les Israéliens, a indiqué, hier, que l'Egypte a appelé les Palestiniens et les Israéliens à reprendre le chemin du dialogue (qu'elle chapeaute) la semaine prochaine au Caire en vue de renforcer le cessez-le-feu et restaurer la paix dans la bande de Ghaza. La médiation de l'Egypte a, rappelle-t-on, débouché sur la signature d'un accord de cessez-le-feu entre les parties palestinienne et israélienne dans la bande de Ghaza le 26 août, mettant fin à une agression d'une cinquantaine de jours et qui a fait plus de 2.100 morts palestiniens, majoritairement des civils. Selon le responsable palestinien, plusieurs questions en suspens telles que la construction d'un port maritime et d'un aéroport à Ghaza, seront à l'ordre du jour. M. Abdulkareem a également indiqué que ces pourparlers indirects permettraient de passer en revue d'autres points en rapport notamment avec les violations dans la bande de Ghaza, les incursions ainsi que les tirs sur des pêcheurs et leur arrestation. La reprise du dialogue indirect dans la capitale égyptienne a été confirmée par le numéro deux en exil du Hamas, Moussa Abou Marzouk, sur le site du mouvement islamiste, Al-Raï, qui a évoqué la date du 27 octobre prochain. Le dirigeant palestinien a indiqué que ce nouveau round vise à consolider la trêve dans la bande de Ghaza. « Le Hamas et les mouvements palestiniens participeront à une session de négociations indirectes avec Israël le 27 octobre à l'invitation de l'Egypte qui joue les médiateurs dans ces pourparlers », a-t-il affirmé en insistant que les Palestiniens vont donc aborder la question du port et de l'aéroport qu'ils réclament dans la bande de Ghaza. De son côté mais sur un autre front, le principal négociateur de l'Autorité palestinienne, et membre de l'OLP, Saëb Arekat, a mis en garde contre un éventuel véto américain visant à bloquer un projet de résolution arabe (appelant à fixer une échéance à la fin de la colonisation israélienne des terres occupées en 1967) en menaçant d'arrêter la coordination sécuritaire avec Israël ainsi qu'à l'adhésion de la Palestine à l'ensemble des institutions internationales. Par ailleurs, le Fatah, le parti du président palestinien Mahmoud Abbas, a estimé que si Israël votait une loi divisant l'Esplanade des mosquées à El Qods, il ferait « exploser toute la région ». Les Palestiniens affirment redouter qu'Israël n'assouplisse les conditions d'accès des juifs à l'Esplanade où se trouve la mosquée Al Aqsa, le troisième lieu saint de l'Islam. Conformément au statu quo qui régit les lieux saints de la Vieille Ville d'El Qods, les juifs ne peuvent y pénétrer qu'à certaines heures ou sous stricte surveillance, mais n'ont pas le droit de prier sur le site, également sacré pour le judaïsme. Samedi dernier, Abbas avait déjà menacé de saisir les instances pénales internationales après les « agressions » de colons israéliens contre Al-Aqsa. « L'adhésion palestinienne aux instances internationales dont la Cour pénale internationale est une décision souveraine et des mesures seront prises avant la fin de l'année », a affirmé à ce sujet le Conseil révolutionnaire du Fatah à l'issue de son congrès trimestriel.