Les forces d'occupation israéliennes ont poursuivi hier le bouclage de la mosquée El Aqsa, à El Qods. Selon des agences de presse, qui citent des témoins, des milliers de policiers israéliens ont été déployés pour la deuxième journée consécutive autour de la mosquée, dans la partie orientale d'El Qods. Les policiers israéliens continuaient en outre d'imposer un bouclage total autour de la mosquée, interdisant aux fidèles palestiniens âgés de plus de 50 ans d'y entrer pour y effectuer la prière, qui ne sont pas résidents de la partie orientale annexée par Israël en juin 1967. La police de l'Etat hébreu avait déjà réprimé cette semaine une manifestation de Palestiniens à l'entrée de la ville d'El Qods, qui voulaient protester contre le bouclage de la mosquée El Aqsa, troisième lieu saint de l'islam après la Grande Mosquée de La Mecque et la mosquée du prophète de Médine en Arabie Saoudite. Elles ont réprimé la manifestation en faisant usage de canon à eau et de grenades assourdissantes, interpellant des dizaines de Palestiniens. Ces incidents se sont produits une semaine après que les forces occupantes eurent fait une incursion à l'intérieur de la mosquée El Aqsa, provoquant des heurts ayant fait une quarantaine de blessés palestiniens. Ces heurts avaient éclaté entre les forces d'occupation et des centaines de Palestiniens rassemblés dans les cours et près des portes de la mosquée, pour empêcher une tentative d'un groupe de 150 juifs de s'y infiltrer. L'esplanade des Mosquées à Jérusalem est au cœur des tensions entre musulmans et juifs. Elle s'étend sur 14 hectares au centre de la vieille ville de Jérusalem, dans le secteur arabe annexé par Israël en 1967 et dont les Palestiniens réclament la souveraineté pour en faire la capitale de l'Etat qu'ils appellent de leurs vœux. Le site, appelé Al Haram al Charif, héberge la mosquée d'Al Aqsa et celle du Dôme du Rocher. L'esplanade des Mosquées est gérée par l'Office des biens musulmans, le Waqf, indépendamment de l'administration israélienne, mais la police israélienne dispose d'un poste sur le site et en contrôle les accès. Depuis 2003, la police autorise des visites de juifs en petits groupes, sans autorisation du Waqf, mais leur interdit d'y prier. Cette montée de tension à El Qods est exacerbée par l'attitude adoptée par le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, envers le rapport Goldstone accusant Israël d'avoir commis des crimes de guerre lors de son offensive de Ghaza. D'abord favorable à un report du vote de l'ONU sur ce rapport , Abbas qui a été très vivement critiqué dans les rangs palestiniens, y compris dans son propre camp, «examine sérieusement» la possibilité de recommander de référer devant l'ONU ce rapport. Le président Abbas aurait l'intention de faire appel au bloc arabe et islamique pour présenter officiellement le rapport Goldstone aux organes internationaux, y compris l'Assemblée générale et le Conseil de sécurité des Nations unies», a indiqué le principal négociateur palestinien, Saëb Erakat. Hamas, qui contrôle la bande de Ghaza, a accusé M. Abbas d'avoir personnellement commandité ce report, et a prévenu hier que cela pourrait avoir des conséquences sur le dialogue interpalestinien mené sous l'égide de l'Egypte. Pour rappel, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a reporté à sa session de mars 2010 le vote de cette résolution sur le rapport Goldstone.