Des procès-verbaux de remise des terres « dépolluées » des mines antipersonnel, datant de l'époque coloniale, ont été signés, vendredi dernier, entre les autorités militaires et les présidents d'APC de Marsat Ben M'hidi, Bab El Assa et Beni Boussaïd. Cette cérémonie, qui s'est dérouilée au musée de Tlemcen, a été présidée par Mohamed Seghir Babes, président du Conseil national économique et social (Cnes) en présence du wali et du colonel Hassan Gherabi représentant du ministère de la Défense nationale. Dans son intervention, Babes a souligné l'importance des efforts des forces de l'ANP dans les opérations de déminage depuis 2007. Selon l'orateur, les mines antipersonnel témoignent, pour les générations actuelles et futures, d'événements douloureux et de la barbarie du colonialisme. « L'Algérie comptabilise de très grandes avancées dans le domaine de la lutte contre les mines antipersonnel occupant une place privilégiée parmi les pays les plus impliqués contre la neutralisation de ces engins meurtriers », dit-il. Babes a précisé par ailleurs, que le Cnes, dans sa mission d'évaluation de la politique globale du pays, a imprimé aux opérations de déminage, une dimension hautement humanitaire dans la mesure où l'institution considère que la pose des mines antipersonnel est un crime contre l'humanité Lors d'une démonstration de déminage au niveau de l'oued Khoua près de Marsa Ben Mhidi, le commandant du secteur militaire de Tlemcen représentant le chef de la 2e région militaire, a précisé que l'opération de déminage lancée en 2007 s'est concrétisée par la destruction de milliers de mines de différents types. Selon l'orateur, de 2007 à ce jour, 492 hectares, sur une distante de 386 km, ont été dépollués avec la destruction de 53.742 mines A l'issue de cette cérémonie de remise des terres qui seront destinées désormais au reboisement et à la culture, le commandant du secteur militaire a indiqué que 239 hectares ont été nettoyés. Cette superficie est localisée au niveau de trois communes frontalières à savoir Marsa Ben Mhidi, Msirda Fouaka et Bab El Assa. S'agissant de la wilaya de Naâma, l'opération de déminage a permis, jusqu'à mars dernier, la destruction de 173.972 mines soit 1.072 hectares « traités ». Sur les 11 millions de mines que la France avait déposées, plus de 8 millions ont été détruite, a-t-on souligné, précisant que le taux d'avancement de destruction dépasse les 75%. Selon les cadres chargés de cette opération, le déminage de toutes les frontières sera achevée avant 2017, avec la plantation d'un arbre à la placement de chaque mine. Il est à noter que cette cérémonie a été marquée par la présence de nombreuses associations-celles notamment des victimes des mines antipersonnel et des anciens moudjahidine-ainsi que des représentants du corps diplomatique accrédité en Algérie, dont, entre autres, ceux de la Syrie, de la Palestine, de la Jordanie, de l'Egypte, de la Mauritanie, de l'Arabie saoudite, du Liban, du Yémen et de l'Irak, ainsi que l'ambassadeur de la République du Mexique à Alger.