L'objectif est d'arriver en 2012 à «zéro mine, zéro victime». L'opération de destruction des mines antipersonnel continue en Algérie. Les dernières données sur les déminages ont été rendues publiques. Au 31 août 2008, les opérations ont permis la découverte et la destruction de 304.618 mines antipersonnel et de 1113 mines éclairantes. Les résultats de l'étude sur les besoins impératifs de sensibilisation aux risques des mines antipersonnel dans les régions est et ouest de l'Algérie, initiée par le Pnud Bureau d'Alger en collaboration avec Handicap International et le Comité interministériel algérien de suivi de l'application de la Convention d'Ottawa sur les mines antipersonnel, ont été présentés dans ce sens. Cette étude a été réalisée dans le cadre du projet «Appui à la formulation et la mise en oeuvre d'un plan national d'action contre les mines antipersonnel» et dans la perspective de l'élaboration d'une stratégie de «Mine Risk Education» (MRE, éducation sur les risques des mines), l'objectif étant d'arriver en 2012 à «zéro mine, zéro victime». L'objectif de l'étude est d'identifier la connaissance des comportements des populations des zones affectées par les mines et engins non explosés, afin d'analyser les besoins en sensibilisation, pour la prévention des accidents par mines en Algérie. L'Algérie, qui a signé la Convention d'Ottawa sur l'interdiction des mines antipersonnel, le 17 décembre 2000, a subi et subit encore les conséquences tragiques de ces mines puisque d'importants territoires ont été pollués par ces engins durant la guerre de Libération nationale. Notre pays continue toujours de recenser des victimes de ces engins. Des victimes dont le nombre n'est pas encore connu. Leur nombre, depuis l'Indépendance, s'établirait entre 3000 et 40.000 morts et à ce jour, 80.000 blessés. Pour le seul mois d'août 2008, pas moins de 7330 mines, découvertes le long des frontières est et ouest du pays, ont été détruites par l'Armée nationale populaire (ANP). La découverte et la destruction de ces mines s'inscrit dans le cadre de l'opération de déminage des zones minées par l'armée coloniale. Les mines détruites étaient réparties entre plusieurs régions militaires frontalières, à savoir la 3e Région militaire, avec 2835 mines antipersonnel, 64 mines anti groupes et 20 mines éclairantes. Au niveau de la 2e Région militaire, le décompte pour la même période fait ressortir la découverte et la destruction de 1894 mines antipersonnel, de 1614 mines antigroupes et de 273 mines éclairantes. La 5e Région militaire a enregistré, durant le mois d'août, la découverte et la destruction de 587 mines antipersonnel, 27 mines antigroupes et 16 mines éclairantes. En novembre 2004, l'Algérie avait procédé, rappelle-t-on, à la première opération de destruction de son stock évalué à 165.080 mines antipersonnel, tous types confondus (à pression, bondissante et à fraction). Des campagnes de déminage ont été menées de 1963 à 1988. Durant ce quart de siècle, 7.819.120 mines ont été éliminées et 50.000 hectares de terres nettoyés. La France, note-t-on, a remis officiellement à l'Algérie le 20 octobre 2007, les plans de pose des mines placées le long des lignes «Challe» et «Morice» par l'armée française aux frontières est et ouest entre 1956 et 1959. Il y a lieu de préciser que la Convention d'Ottawa, entrée en vigueur le 1er mars 1999, est un traité juridiquement contraignant pour les Etats parties, qui vise le bannissement de tout type de mines antipersonnel à l'échelle mondiale.