« Je tiens, en premier lieu, à remercier les hautes autorités du sport algérien, notamment le ministre des Sports, Mohamed Tahmi, pour la confiance qu'ils ont placée en moi. Cela fait deux années que la commission de détection et de promotion des jeunes talents est en activité. Ma mission ne concerne pas uniquement le football mais toutes les disciplines sportives. J'ai participé à quatre réunions de travail dont la dernière en date remonte à une quinzaine de jours avec le ministre où il a été question de soumettre à chaque fois des propositions », déclare d'emblée l'ancien international. Et de poursuivre : « Il n'y a pas encore de résultats palpables, car il faudra tout un arsenal concernant les infrastructures sportives (centres de formation, stades, salles omnisports, piscines...) pour pouvoir ensuite assurer le suivi des jeunes talents. Il faut donc continuer à travailler et à être patient afin de récolter les fruits de ce travail de longue haleine. Dernièrement, en compagnie de Tahmi et de son homologue portugais, on a visité le nouveau stade de Baraki qui profitera aux jeunes sportifs dans un avenir proche. Il y a aussi le ministre de la Jeunesse, Abdelkader Khomri, qui est à cheval dans son secteur. C'est dire que la volonté de promouvoir la jeunesse et le sport existe bel et bien. Il suffit de laisser les gens travailler pour atteindre les objectifs assignés. Si on arrive à former 15 athlètes de haut niveau parmi 500 jeunes, ce sera une grande satisfaction car on aura dégagé une ossature qui constituera une relève. » Madjer n'a pas occulté la question du football national qu'il a décortiquée avec les représentants des différents organes de presse. Le professionnalisme a pris la part du lion dans les débats. « Sincèrement, ça me chagrine de parler de professionnalisme dans un football gangrené par la violence, la corruption, les scandales d'arbitrage, la valse des entraîneurs et j'en passe. L'EN est l'arbre qui cache la forêt de notre semblant de professionnalisme. Je regrette la disparition de la réforme sportive de 1977 qui était un véritable professionnalisme qui a donné d'excellents résultats dans toutes les disciplines. Désormais, il faut penser à un autre mode de professionnalisme. Aujourd'hui, on constate qu'il n'y a pas de hiérarchie. Il faut que la FAF et les autres fédérations se soumettent au ministère des Sports. Elles doivent se contenter d'une souveraineté technique. La FAF ne doit pas se cacher derrière la Fifa, elle doit rendre des comptes car c'est l'intérêt du pays qui prime », regrette-t-il. Coupant court aux rumeurs l'annonçant revenir à la tête de l'équipe nationale, le portant candidat à la FAF, voire « ministrable », l'homme à la talonnade rétorque : « D'après ce que je vois dans la scène footballistique nationale, je peux dire que j'ai dépassé le stade d'entraîner que ce soit en sélection ou en club. Pour ce qui est de la FAF, je tiens à préciser que je n'ai jamais annoncé une quelconque candidature à la présidence de cette instance. Toutefois, je dirai que je n'ai pas une boule de cristal pour prédire l'avenir. Moi futur ministre des Sports ? Une question qui m'étonne ! Vous n'êtes pas sans savoir que ce n'est pas à moi de me nommer à tel ou tel poste. » L'ancien sélectionneur national, même s'il affiche sa satisfaction concernant les résultats de l'EN à laquelle il souhaite davantage de succès, voit du mauvais œil la non-émergence de joueurs locaux comme ce fut le cas lorsqu'il était international. « J'ai toujours encouragé le joueur local et j'aurais souhaité voir l'EN composée d'un amalgame de joueurs locaux et d'« émigrés » qui sont aussi nos enfants. Mais malheureusement, ce n'est pas le cas, le produit local reste marginalisé. C'est le moment de réhabiliter nos joueurs et entraîneurs locaux », conclut-il.