La littérature reste ce miroir des sociétés et des cultures. A travers des expressions et l'enchevêtrement des mots, des vécus et des misères sont reflétés. L'échange entre ses écrivains reste un moment d'une grande expérience à partager et à vivre ensemble. C'est dans cet esprit que la 6e rencontre euromaghrébine des écrivains s'est tenue. La cérémonie d'ouverture de cet évènement placé sous le patronage de la ministre de la Culture, Nadia Labidi, et organisé par la Délégation de l'Union européenne, s'est déroulée, hier, à la Bibliothèque nationale du Hamma en présence d'une pléiade d'écrivains des deux rives. Une vingtaine d'écrivains algériens, marocains, tunisiens et européens se rencontrent en l'espace de deux jours (les 28 et 29 octobre) pour faire le point et dialoguer entre eux et le public algérien. Lors d'une allocution de bienvenue, l'ambassadeur, chef de la Délégation de l'Union européenne en Algérie, Marek Skolil, a souligné que les objectifs de cette rencontre sont très simples. C'est réunir les écrivains des deux rives de la Méditerranée autour d'un thème « La vie est ailleurs », titre du livre de Milan Kundera. C'est aussi ce slogan qui est apparu comme tant d'autres sur les murs parisiens en mai 1968. Et de poser cette lancinante question : « Qu'en est-il de cet ailleurs et de la réalité de ces archétypes aussi trompeurs qu'indéboulonnables qui continuent à rythmer notre vie quotidienne ? Entre l'urgence d'ici et de maintenant et les promesses d'ailleurs qui chantent, la littérature refuse de trancher, prête au combat, à la destruction des illusions autant qu'à leur exploration ». Le représentant de la ministre de la Culture a souligné l'intérêt de cette rencontre dans le renforcement de la coopération entre notre pays et l'Union européenne comme elle constitue la pierre angulaire dans le rapprochement et le dialogue interculturel. Pour l'écrivain algérien, Ahmed Zaoui, les rencontres euromaghrébines des écrivains sont « l'occasion pour encourager et inciter à la traduction et faire connaître les écrivains de la rive Sud. Ces journées sont des moments à consacrer dans les relations entre le Nord et le Sud ». Pour la première journée de ces rencontres, les interventions sont axées sur trois principales sessions. La première a été consacrée au thème de « L'Ailleurs » à travers les lieux et l'espace. Alors que la seconde modérée par Akli Tadjer, toujours dans le même thème, s'est étalée avec une nouvelle exploration, et a fait parler des œuvres majeures de la littérature universelle en interpellant la question de l'imaginaire qui conduit dans certains romans à la transcendance de l'âme. Pour la journée d'aujourd'hui, la session modérée par la directrice de la revue Livresque, évoquera la thématique de l'ailleurs de manière chronologique sous l'intitulé « Au fil du temps ».