Hakima, quinquagénaire, habite Alger mais elle est née à Jijel. Qu'importe, elle ne sera plus obligée de s'astreindre à un long et épuisant voyage pour se faire établie un document d'état civil. Grâce au réseau de la fibre optique, toutes les communes sont reliées entre elles. Ainsi, le fichier national et communal est interconnecté. Plus besoin de faire des kilomètres, de s'absenter ou de supplier la voisine pour garder les enfants. Cette mesure est positive pour Hakima e d'autres citoyens rencontrés dans le hall de l'APC. Pour Hakima, il ne reste que la paraphe du président de l'APC pour repartir rassurée. Ce dernier s'empresse, chaque matin, de signer des centaines de documents pour satisfaire un maximum de citoyens. Depuis que ces mesures de facilitation ont été prises pour lutter contre la bureaucratie, le staff de Rachid Ibadioun a mis les bouchées doubles pour faciliter la tâche aux citoyens. Ils viennent nombreux demander des papiers nécessaires à l'établissement de différents dossiers. Actuellement, tout le monde, sans exception, paraît trouver son compte. Beaucoup de citoyens se disent satisfaits des nouvelles dispositions mises en œuvre pour lutter contre la bureaucratie. Celles-ci engendraient une perte de temps précieux. Il fallait courir d'un guichet à un autre pour l'établissement de documents réclamés ailleurs et souvent inutiles. M Tayeb Belaiz, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, a qualifié, fort justement, la bureaucratie de « tumeur maligne ». Dans une de ses déclarations, il a appelé à éradiquer ce phénomène. « L'Etat déploie des efforts colossaux pour venir à bout de ce phénomène », a-t-il assuré. Comme première mesure entreprise, le nombre de documents d'état civil exigé aux administrés a été revu à la baisse. Actuellement, seuls 11 documents sur 36 sont encore indispensables. Plaintes On trouve pourtant des mécontents. Mohamed, qui doit établir son passeport, ne partage pas l'avis de Hakima. Sur son extrait de naissance la mention « marié » n'est pas portée. « J'ai, pourtant, deux enfants scolarisés » nous confie-t-il dépité. Il ravale sa colère avec peine, tempêtant contre les responsables de cette omission. Des heures perdues et il doit en plus se faire établir un nouvel acte de mariage et revenir pour que la mention oubliée soit inscrite sur son extrait de naissance. « Cette faute incombe aux services de l'état civil qui n'ont pas fait leur travail mais c'est moi qui paie », nous dit-il. Samir Bouaada, secrétaire général de l'APC de la Basse Casbah, est pourtant catégorique. « Normalement, quand un couple se présente pour se faire établir un acte de mariage, la mention « marié » est porté automatiquement sur l'acte de naissance des deux époux ». En somme, ce sont les effets d'une gestion passée qu'on cherche désormais à améliorer. Des administrés de la Casbah se plaignent d'autres problèmes. Certains nous citent la non-délivrance du certificat de résidence. Dans les zones sinistrées, la plupart des « douirate » sont vides et les familles relogées ailleurs. « Malheureusement, certains citoyens n'ayant pas de logement continuent de squatter ces lieux » a expliqué le responsable de l'état civil. « Mais pour les enfants scolarisés, les malades chroniques, on délivre un certificat de résidence » a-t-il assuré. Au niveau de l'APC d'Alger-Centre, l'élargissement des horaires de l'ouverture des guichets a été bien accueilli aussi bien par les administrés que par les préposés aux guichets. Plus de stress, moins de pression et de bousculades, pas durant la journée. Les guichets ferment désormais à 22 heures. Cela permet à de nombreuses personnes de venir en soirée. Les plus satisfaits en sont les employés et travailleurs. Les citoyens viennent moins alimenter les colères qui souvent emplissaient ces lieux. « Les accrochages » y sont désormais moins nombreux.