En pénétrant dans la grande salle des guichets de la commune, on est immédiatement saisi par l'émanation d'odeurs lourdes mêlées à la chaleur étouffante de la canicule que quelques humidificateurs électriques suspendus au mur n'arrivent pas à dissiper. L'affluence des gens qui pointent de bonne heure et s'agglutinent devant les guichets pour retirer des pièces d'état civil, en prévision de la prochaine rentrée scolaire, est importante ce dimanche 12 juillet. Déjà, dans la matinée, les guichetiers, visiblement fatigués et débordés, ne savent pas où donner de la tête. Les responsables administratifs de la municipalité déploient, à en croire les employés, des efforts pour satisfaire les administrés exigeants et alléger les guichets d'une situation devenue intenable. La commune de Béchar compte quelque 160 000 habitants avec 4 antennes administratives seulement réparties à travers les circonscriptions de la commune et qui s'avèrent insuffisantes pour faire face aux besoins sans cesse croissants aggravés par une bureaucratie étouffante décriée à longueur d'année. Pour avoir une idée sur le travail fourni par les agents guichetiers de la principale antenne de la commune en cette journée de dimanche, 2 500 extraits d'actes de naissance, 3 000 fiches familiales, 500 fiches individuelles, 250 certificats de non-activité salariée et 300 certificats de résidence ont été délivrés. En plus, 20 000 copies conformes soumises à la légalisation et 10 000 documents pour légalisation de signature ont été authentifiés et signés par les chefs de bureaux. Des procédures étouffantes Ce jour-là, les employés aux guichets signalent une pénurie des imprimés d'état civil. Le secrétaire général de l'APC, aussitôt informé, prend contact avec la tutelle administrative de la wilaya pour réclamer un acheminement rapide des imprimés afin d'éviter, confie-t-il, l'énervement, l'impatience et surtout le mécontentement des administrés qui pourraient éventuellement interpréter la pénurie comme un refus de la part de l'administration communale de délivrer ces pièces. Un agent communal regrette toutefois que les imprimés d'état civil continuent toujours à être envoyés par l'administration centrale alors que, dira-t-il, il existe une imprimerie au niveau de la wilaya en mesure de les imprimer. Un autre employé assure que cette situation pourrait être allégée si des mesures concrètes sont prises par des responsables qui délègueraient exceptionnellement ce pouvoir aux chefs d'établissements scolaires de délivrer les pièces d'état civil aux élèves scolarisés et éviter ainsi les chaînes interminables des parents devant les guichets. Toujours dans le même esprit de proposer un allègement de la bureaucratie étouffante, certains organismes publics de formation, dira-t-il, doivent abandonner l'exigence préalable à tout candidat se présentant à un concours professionnel, de produire d'innombrables documents d'état civil avant même que ce dernier ne participe au concours et soit déclaré admis. Ce qui est, aux yeux de l'employé communal, une aberration, un gaspillage des imprimés et un renforcement de la bureaucratie. La lutte contre la bureaucratie exige une révision de la panoplie des textes ayant mis en place la délivrance des pièces d'état civil. Pour cela, une concertation et une collaboration sont indispensables entre différents ministères et principalement ceux de l'Intérieur, de l'Enseignement et du Commerce, dans le but d'engager une réflexion sur la question et d'alléger, à défaut d'enrayer, le phénomène de la bureaucratie tatillonne qui emprisonne le quotidien des administrés.