A l'appel du FLN, des milliers d'Algériens venus de Paris et de toute sa région ont défilé, le 17 octobre 1961, contre le couvre-feu qui leur est imposé. Cette manifestation pacifique sera très sévèrement réprimée par les forces de l'ordre. 53 ans après, le chercheur britannique à l'université de Leeds, James House, met en lumière une vérité encore taboue. Mêlant témoignages et archives inédites, histoire et mémoire, sa communication a retracé les différentes étapes de ces événements. Elle a révélé aussi la stratégie et les méthodes mises en place au plus haut niveau de l'Etat. Rien n'a manqué en matière de manipulation de l'opinion publique, récusation systématique de toutes les accusations, verrouillage de l'information pour empêcher les enquêtes. Le conférencier a évoqué, également, les manifestations du 11 décembre 1960 qui avaient pour but de faire entendre au monde le cri de l'Algérie pour l'indépendance et son rejet du projet de « De Gaulle » qui voulait conserver à tout prix l'Algérie. Le FLN et l' ALN, a-t-on ajouté, étaient les organisateurs et le moteur des grandes manifestations qui avaient commencé au quartier de Belcourt. Ces manifestations ont révélé « le génie du FLN et de l'ALN et leur capacité d'organisation et de mobilisation des différentes catégories du peuple pour contrecarrer les plans coloniaux et stratégiques de « De Gaulle ». Ce dernier était alors à la recherche d'une troisième force, sous le slogan « Algérie algérienne », constituée d'éléments favorables à son projet. Le FLN et l'ALN avaient planifié, selon le chercheur britannique, « la mobilisation du peuple algérien dans des manifestations grandioses qui seront l'occasion de lever haut l'emblème national et de revendiquer une Algérie libre, indépendante et musulmane ».