Le matériel de guerre modeste dont disposait l'Armée de libération nationale (ALN), au déclenchement de la guerre de Libération nationale, le 1er novembre 1954, justifiait impérieusement la création d'un département d'armement et d'approvisionnement. L'ALN avait ainsi en sa possession quelques armes héritées de la Seconde Guerre mondiale et d'autres fabriquées localement (pistolets, bombes, mines, fusils de chasse et armes blanches), outre celles récupérées lors d'embuscades tendues aux forces françaises. La création d'un département d'armement et d'approvisionnement était, alors nécessaire. La représentation du Front de libération nationale (FLN) à l'étranger fut chargée d'acheter des armes et de les acheminer clandestinement vers le pays. Dans le cadre de cette mission stratégique, Larbi Ben M'hidi et Mustapha Ben Boulaïd seront dépêchés respectivement à l'ouest du pays et en Libye via la Tunisie, pour établir des contacts avec le réseau d'armement à l'étranger. Le département d'armement et d'approvisionnement se chargeait de faire transférer les armes achetées ou obtenues grâce à des aides, par bateau, à partir d'Espagne ou du port d'Oran, ou par route vers les frontières est et ouest notamment au Sahara. La stratégie d'armement consistait, selon les historiens et les moudjahidine, à collecter des armes et les remettre aux révolutionnaires au niveau des différents fronts internes. La collecte ne se limitait pas aux armes obtenues grâce aux aides ou celles achetées à l'étranger, le FLN ayant élaboré un plan dans le cadre de la stratégie du congrès de la Soummam qui avait souligné l'importance du financement et de l'armement. Le congrès de la Soummam prévoyait l'approvisionnement en armes des Wilayas I, II et III aux frontières est du pays, ainsi que des Wilayas IV, V et VI aux frontières ouest. Des armes furent introduites par d'autres procédés notamment en les dissimulant chez les nomades qui se déplaçaient entre les différentes régions. Un réseau interne était en contact avec les réseaux à l'étranger pour l'acheminement en Algérie du matériel servant à la fabrication de bombes, ce qui a permis aux moudjahidine d'acquérir des engins explosifs pour l'exécution d'attentats dans les villes et les lieux à forte concentration de colons.