Le pr�sident de l'Association nationale des moudjahidine du minist�re de l'Armement et des Liaisons g�n�rales (MALG) a anim�, hier, au si�ge de la Direction g�n�rale des Archives nationales, une conf�rence sur le "d�fit de l'armement durant la guerre d'ind�pendance". Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - "La r�volution arm�e, d�clench�e en 1954, ne pouvait aboutir que si le peuple alg�rien r�pondait favorablement � ce mouvement d'ind�pendance mais d�pendait aussi des moyens financiers et mat�riels engag�s pour cette r�ussite", dira Daho Ould Kablia en guise de pr�ambule. Le pr�sident de l'association des anciens du MALG a retrac� dans son intervention les diff�rentes phases de l'approvisionnement en armes des troupes de l'ALN, un aspect encore m�connu de la r�volution. "Le premier lot d'armes qui provenaient d'Egypte a �t� r�ceptionn� le 9 d�cembre 1954, soit un mois apr�s le d�clenchement de la r�volution. Cette op�ration est � mettre sur le compte de Ahmed Ben Bella qui avait r�ussi � tisser de liens solides avec le major Fethi Dib, conseiller de Djamel Abdennasser", notera le conf�rencier. Le FLN mettra tr�s vite en place des r�seaux d'achat et d'acheminement d'armes en les faisant transiter par des pays frontaliers. En mars 1955, un yacht �gyptien charg� de 160 tonnes d'armes jette l'ancre dans le port marocain de Nador, la marchandise est ensuite transport�e vers l'ouest du pays qui manque cruellement d'armes. Les convois se multiplient les mois suivants. Devant l'ampleur de la situation, les services fran�ais d�cident de r�agir. Le SDECE entre en jeu. Le FLN s'approvisionnant aupr�s de n�gociants d'armes, la strat�gie des services d'espionnage fran�ais consistera � infiltrer ces derniers. L'un de ces marchands, Georges Pucher, ancien militaire de l'arm�e nazie, se montrera d'une efficacit� redoutable et permettra � l'ALN de se doter de plusieurs milliers de tonnes d'armements. Il sera toutefois assassin� en 1959. "Durant la r�volution, l'approvisionnement en armes est pass� par deux phases bien distinctes. La premi�re, de 1954 � 1957, a vu l'entr�e en Alg�rie de grandes quantit�s d'armes, de qualit� diff�rente, acquises aupr�s de n�gociants." Le contexte changera toutefois d�s 1958 avec la construction des lignes Challes et Morice. "L'acheminement est devenu plus difficile � cause des barrages aux fronti�res. Les sources d'approvisionnement ont, quant � elles, chang� avec la cr�ation du MALG". L'achat d'armes ne se faisait plus aupr�s de marchands mais entre l'Etat alg�rien et des pays qui soutenaient sa cause. La chine, la Yougoslavie, l'URSS �taient les principaux fournisseurs. Reste la probl�matique de l'acheminement � l'int�rieur des territoires occup�s. Une probl�matique soumise � des experts militaires de diff�rents pays (�gyptiens, chinois et russes) qui ne trouv�rent aucune solution tactique que le harc�lement des troupes fran�aises stationn�es sur les fronti�res est et ouest. D'autres options ont �t� propos�es par un groupe d'experts sovi�tiques, � savoir l'ouverture d'un front au Sud et le d�barquement d'armes par la mer. Un autre pr�conisait le parachutage de lots d'armement. Une solution retenue mais qui ne sera jamais mise en œuvre puisque, entre-temps, l'Alg�rie avait recouvr� son ind�pendance.