Il a expliqué, en marge de la cérémonie, qu'à travers toutes les formes de résistance prônées en fonction des circonstances, les Palestiniens étaient conscients que l'occupant sioniste voulait effacer la Palestine de la carte, chasser ses habitants et donner le statut d'Arabes israéliens à une minorité de Palestiniens. A une époque donnée, « la voie des négociations était pour nous une nouvelle forme de résistance. Nous savions que cette étape serait difficile. Elle nous a coûté beaucoup de critiques. Mais nous avons réalisé l'essentiel de l'équation terre, peuple et autorité », a ajouté le Dr Aïssa, assurant que la direction palestinienne est décidée à aller au Conseil de sécurité pour demander une résolution réclamant la fin de l'occupation israélienne. « N'avions-nous pas arraché le statut d'Etat observateur à l'ONU malgré les pressions américaines et la réticence de certains pays arabes ? », a-t-il interrogé les présents. « L'occupant a été démasqué par la communauté internationale. Le monde qui a installé l'Etat israélien sait maintenant qu'il n'a aucune intention réelle de négocier avec nous », a-t-il poursuivi, expliquant que les Palestiniens revendiquent leur droit reconnu d'un Etat dans les frontières de 1967 avec Al Qods-Est comme capitale. Un documentaire réalisé par la chaîne A3 retraçant le parcours de Yasser Arafat a été projeté. « La vie de Yasser Arafat résume l'Histoire de la Palestine depuis le début du siècle passé jusqu'à sa mort en martyr », a indiqué l'ambassadeur. « Durant les deux années d'isolement qu'il a vécus, il disait que s'il avait à choisir entre la détention et mourir en martyr, il choisirait cette dernière », a-t-il témoigné, critiquant ceux qui de son vivant l'accusaient de tous les maux et le traitent « en prophète après sa mort ». Le Dr Aïssa a salué le rôle joué par l'Algérie dans la révolution palestinienne depuis ses débuts. « L'Algérie a été le premier pays à nous reconnaître, elle nous a fourni les premières armes, elle nous a introduit à l'ONU, et c'est en Algérie qu'a été proclamé l'Etat palestinien après la première Intifada », a-t-il rappelé. Le témoignage du colonel à la retraite Mohamed Taher Abdeslam, qui a côtoyé Arafat, Abou Djihad, George Habache, Naef Hawatma et Abou Iyad, a confirmé les liens solides entre l'Algérie et la révolution palestinienne. Il dira qu'il était considéré comme un militant de cette cause. « En 1974, lors d'une rencontre entre les factions palestiniennes tenues en Libye, on a demandé aux étrangers de sortir pour tenir une réunion à huis clos. Et quand j'allais quitter la salle, Naef Hawatma est venu vers moi pour me demander de rester », a-t-il dit en affirmant avoir fourni aux dirigeants palestiniens 4.000 faux passeports portant différentes nationalités arabes. « C'est Yasser Arafat qui me contactait personnellement pour me demander de livrer des passeports à telle ou telle personne », a-t-il indiqué. L'ancien journaliste à la Radio nationale, Mohamed Bouazzara, qui a interviewé le défunt président palestinien, a, quant à lui, témoigné de sa modestie. « Dans les années 80, il m'a reçu avec deux autres journalistes dans le bureau n° 42 au Palais des nations. En allant lui serrer la main, il m'a pris dans ses bras et m'a dit que c'est ainsi qu'il salue les Algériens », se souvient-il. Le Cheikh Jamal Abou al-Hanoud, qui a écrit un livre sur les biens wakfs maghrébins en terre de Palestine, a déclaré que « les liens entre les Algériens et les Palestiniens ont leurs racines dans l'Histoire ». Elles remontent, atteste-t-il, à l'époque de la reprise d'Al Qods par Salaheddine. Il citera Cheikh Boumediène de Tlemcen qui a perdu une main là-bas, la zaouïa de ce dernier dans ce lieu saint, le quartier stratégique des Maghrébins et un grand boulevard appelé Bab El Oued au nom du célèbre quartier algérois. Il a appelé les Algériens à se mobiliser pour sauver ces lieux.