Arafat a dévoué sa vie, ses biens, son génie et sa santé au service de la cause palestinienne. Yasser Arafat incarne depuis plus de quarante ans la résistance palestinienne et demeure l'unique symbole sans héritier de la lutte palestinienne pour l'indépendance. «Abou Ammar», que les Palestiniens appellent aussi affectueusement, «le vieux», avait été élu en 1996 à une écrasante majorité, président de l'Autorité palestinienne, créée après les accords d'Oslo sur l'autonomie palestinienne de 1993. Né le 24 août 1929 au Caire, Yasser Arafat de son vrai nom, Mohammad Abdel Raouf Arafat Al-Qoudwa Al-Husseini passe sa jeunesse, respectivement, dans «la ville sainte» d'Al Qods, en Egypte et à Ghaza (Palestine). A 17 ans, le jeune Mohammad Abdel Raouf Arafat rejoint les groupes armés palestiniens qui luttent contre les Israéliens en Palestine. En 1948, il se réfugie à Ghaza, puis en Egypte où il suit des études d'Ingénieur avant de devenir entre 1952 et 1956, président de l'Union des étudiants palestiniens. Personnage charismatique, tenace et infatigable voyageur, M.Yasser Arafat a réussi à surmonter échecs et déboires, pour parvenir à faire reconnaître la cause palestinienne comme une lutte nationale pour l'indépendance. En 1959, il crée le mouvement nationaliste «Fatah» au Koweït, qui revendique un Etat palestinien indépendant puis déclenche la lutte armée contre Israël en décembre 1964. Yasser Arafat passe dans la clandestinité, sous le nom d'Abou Ammar en 1969, avant d'être élu président du Comité de l'exécutif de l'OLP tout en se faisant connaître dans le monde par son keffieh à damier et son treillis vert-olive. Il est contraint de quitter la Jordanie en 1969 où était installé le QG de son organisation, pour s'installer à Beyrouth (Liban). Avec sa capacité de rebondir à chaque fois, il a progressivement acquis un statut de héros en Cisjordanie et dans la bande de Ghaza après avoir donné le coup d'envoi de la «révolution palestinienne» avec la première attaque en Israël du Fatah, le 1er janvier 1965. En septembre 1974, Yasser Arafat prononce un discours lors de la tenue de la 29e session ordinaire de l'Assemblée générale de l'ONU à New-York, présidée par l'Algérie en la personne de M.Abdelaziz Bouteflika, alors membre du Conseil de la révolution et ministre des Affaires étrangères. C'est là que Arafat déclare: «Je suis venu porteur d'un rameau d'olivier et d'un fusil de révolutionnaire, ne laissez pas tomber le rameau de ma main». Yasser Arafat obtient la reconnaissance de l'OLP comme l' «unique et légitime représentant du peuple palestinien», lors du sommet de la Ligue arabe, à Rabat, le 26 octobre 1974. Le 30 août 1982, Arafat établit à Tunis le siège central de l'OLP. En novembre de la même année, il est reçu à l'ONU, où il prononce un discours historique. En 1983, en pleine guerre du Liban, il est forcé de quitter Beyrouth, assiégée par l'armée israélienne, pour Tunis. Le 16 novembre 1988, il proclame l'Etat palestinien à Alger et est élu par le Conseil national palestinien (CNP), président de l'Etat de Palestine en avril 1989. En septembre 1993, il signe la Déclaration de principes entre l'OLP et Israël à Washington avant d'être invité du Parlement européen en décembre de la même année. En mai 1994, il signe avec le ministre israélien Yitzhak Rabin, l'accord sur l'autonomie de la Palestine En décembre 1994, il reçoit le Prix Nobel de la Paix. Abou Ammar, qui a effectué un retour triomphal dans les territoires palestiniens en juillet 1994, moins d'un an après la signature des accords d'Oslo, rêve de se rendre dans le secteur arabe d'Al Qods, dont il veut faire la capitale du futur Etat palestinien et de prier dans la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l'islam. A Ghaza, le président Yasser Arafat, met sur pied l'autorité nationale palestinienne qu'il présidera depuis janvier 1996, en étant élu avec 87,1% des voix. En dépit des menaces israéliennes de l'expulser, voire de s'en prendre à sa vie, depuis décembre 2001, date depuis laquelle il est assiégé dans son QG à Ramallah par l'armée israélienne, M.Arafat ne manque pas une occasion pour saluer la «vaillante Intifada» et promettre qu'un enfant palestinien hissera un jour le drapeau palestinien sur les murailles d'Al Qods. Le président Yasser Arafat se plaisait à répéter devant ses hôtes qu' «un jour nous irons prier ensemble à Al-Aqsa. Pour eux (les Israéliens). Ce jour est éloigné mais nous le voyons proche», remarquait-il souvent. Yasser Arafat, président de l'Autorité palestinienne, est décédé à l'hôpital d'instruction des armées Percy à Clamart, le 11 novembre 2004 à 3h30. Yasser Arafat est marié depuis 1992 à Souha Tawil. Il est père d'une fille depuis1995.
