Sans prétendre jouer l'archonte polémarque, le « jeune » coach des Verts, Christian Gourcuff, effectue audacieusement un parcours de chevronné même si son curriculum vitæ dans le chapitre « sélectionneur national » vient, à peine, de s'afficher. Avec cinq victoires consécutives en l'espace de deux mois, Gourcuff change sa tenue de coach de club pour celle de sélectionneur national. De débutant dans ce statut, le coach « pépère », presque atteint de « routine » avec son club Lorient, saute toutes les barrières en enclenchant toutes les vitesses. Le rythme est explosif mais le bolide vert « réclame » la 6e accélération sur l'asphalte, pardon le gazon, du stade 26-Mars de Bamako. Et si, à l'entame, dans un de nos précédents « clin d'œil », nous avions spéculé et souhaité que les Verts, après la troisième victoire consécutive, aillent au bout du défi pour réaliser un record africain dans les éliminatoires par un carton plein (6 sur 6), aujourd'hui, Brahimi et Feghouli sont à 90 minutes de cette performance. Le jackpot pour tous et un coup de maître pour une « première » expérience du coach Gourcuff. De quoi « narguer » tous les entraîneurs qui se sont succédé à la tête de la sélection nationale, à l'exception du regretté Abdelhamid Kermali, depuis l'indépendance. Gourcuff, s'il est vrai, qu'il a hérité d'une belle équipe et qu'il s'est « réveillé » sous une étoile chanceuse, a le mérite et la ruse de ne pas avoir chamboulé son effectif. Il a su surtout communiquer et calculer ses dosages. Tant mieux pour tous. Le Lorientais pourrait même confirmer, après sa venue en Algérie, que « nul n'est prophète en son pays ». Cet après-midi, à Bamako, Gourcuff « cherchera » le record de Kemali (phase finale de 90 avec cinq victoires en plus d'un succès en coupe afro-asiatique contre l'Iran). Certains minimisent (relativisent) la performance de Gourcuff en avançant la « modestie » des adversaires des Verts. Face au Mali, ce sera un match « référence » et l'Algérie le jouera en arbitre pour le respect de l'éthique. Faudra-t-il prendre tous les risques pour réussir le « sans faute » ? A deux mois de la phase finale en Guinée équatoriale, l'Algérie de Gourcuff est déjà dans l'uniforme du podium. Une seconde étape pour mûrir. Grandir pour la confirmation durable. Gourcuff sait que cette prospective est une rhapsodie à harmoniser. En tous les cas, Gourcuff et son groupe vivent une belle aventure. Bonne continuation.