Le président syrien, Bachar al-Assad, a affirmé, jeudi dernier, lors d'une rencontre avec des représentants du parti Baas, au pouvoir, qu'une « coopération internationale véritable et sincère » est nécessaire pour vaincre le terrorisme d'organisations comme le groupe Etat islamique en Irak et au Levant (Daech), visé depuis plus de deux mois par une coalition internationale dirigée par les Etats-Unis qui avaient appelé à plusieurs reprises depuis le début de la révolte en 2011 au départ du président syrien. « La région traverse une période décisive », soutient al-Assad, selon des déclarations reprises par l'agence officielle Sana. « Le soutien de pays amis du peuple syrien, la prise de conscience par d'autres parties internationales du danger du terrorisme pour la stabilité régionale et mondiale et une coopération internationale véritable et sincère face à ce dangereux fléau seront déterminants durant cette période », ajoute-t-il. « Les groupes terroristes, l'EI à leur tête, ne sont pas venus du néant mais des politiques erronées et agressives de ceux qui ont lancé la guerre contre la Syrie », souligne le président syrien. Les propos d'al-Assad interviennent six jours avant la visite d'une délégation syrienne présidée par le chef de la diplomatie, Walid Mouallem, à Moscou, où elle discutera avec le président Vladimir Poutine de la relance des pourparlers de paix entre Damas et l'opposition. Selon le journal syrien al-Watan, la Russie veut tenter d'organiser un « dialogue syro-syrien » à Moscou, incluant notamment des opposants « indépendants ». Toujours selon al-Watan, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, affirme que Moscou était en contact avec les parties concernées afin de fixer une date à cette conférence, précisant que la diplomatie russe espère ainsi réunir « le plus tôt possible » l'opposition et le régime. En ferait partie Moaz al-Khatib, ex-chef de la coalition de l'opposition, qui a rencontré à Moscou le 7 novembre de hauts responsables russes. Si de telles rencontres auront lieu, il ne s'agirait plus de discuter avec la coalition « comme unique représentant du peuple syrien », indique un haut responsable syrien, cité par al-Watan, mais avec différentes composantes, dont l'opposition de l'intérieur et des opposants en exil qui ont pris leurs distances avec la coalition. Le quotidien syrien rapporte aussi que le plan pourrait aboutir à l'inclusion d'opposants « indépendants » au sein d'un « gouvernement de transition » et à la tenue d'élections législatives début 2016, voire à une nouvelle Constitution.