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« Que l'on cesse d'incriminer les femmes »
Nassera Merah (sociologue)
Publié dans Horizons le 24 - 11 - 2014

Militante des droits de l'Homme et auteur de nombreux travaux sur la cause féminine, Nacéra Merah, doctorante en sociologie, estime dans cet entretien que la lutte contre la violence à l'égard des femmes est une affaire de l'Etat, de la société et des hommes en particulier.
Le phénomène de la violence à l'égard des femmes a atteint des proportions inquiétantes. Quel est votre propre constat ?
Les violences à l'égard des femmes sont toujours inquiétantes. Il ne peut y avoir un seuil tolérable en decà duquel il ne faut pas inquiéter.
Quelles sont les véritables raisons de ce fléau ?
Les raisons de ce fléau sont d'abord et avant tout, la permissivité des pouvoirs publics à l'égard des agresseurs qu'ils soient dans la sphère familiale ou en dehors. Les maris, les rares fois où les femmes osent s'en plaindre, sont relaxés sous prétexte de protection des enfants comme si avoir un père violent à la maison est une sécurité pour eux. Je considère, à partir de là, que la violence est institutionnalisée car la justice ne fait pas son devoir.
Le bilan de l'Algérie est-il alarmant comparativement aux autres pays arabes, voire à l'échelle continentale et mondiale ?
Je refuse toute comparaison dans ce domaine. S'il y a violence c'est inadmissible et contraire aux bases élémentaires des droits humains, de la dignité et la sécurité des femmes et des enfants.
Des femmes en Algérie sont constamment harcelées et violentées mais ne réagissent pas. En parler et démasquer les auteurs de ces violences demeure-t-il à ce point un tabou ?
Si elles ne réagissent pas c'est parce qu'elles savent qu'elles ne sont pas protégées. La justice comme signalé précédemment relaxe les hommes sous prétexte qu'on n'emprisonne pas un père de famille qui bat sa femme. Quant à l' agresseur dans la sphère publique, on considère que cette femme l'aurait provoqué ou aurait mérité ce qui lui arrive, elle n'avait qu'à rester chez elle.
Ne pensez-vous pas qu'en se manifestant moins contre cette violence à leur égard, les femmes algériennes affichent un certain laxisme à imposer plus de respect ?
Pourquoi la lutte contre les violences serait-elle strictement une affaire de femmes ? Quel est le rôle de ces hommes qui bénéficient de la suprématie sous prétexte qu'ils sont là pour les protéger et surtout « kaouamouna aâla ennisaa » ? Les femmes subissent des pressions pour ne pas réagir. Si elles n'ont pas le soutien de leur famille, vers qui doivent-elles se tourner si même la justice est partiale ?
Existe-t-il un mode standard et efficace pour lutter contre ce fléau sachant que certaines de ses causes sont pratiquement universelles ?
Le mode standard ? Réprimer les violences car, même si l'agresseur récidive cela dissuade les autres. Quand on sait qu'on ne risque rien en tapant, femmes, enfants, sœurs, mères, filles, on continue et les victimes reproduisent ce modèle car c'est le seul qu'on connaisse.
Le projet de loi amendant le code pénal pour le renforcement de la lutte contre la violence à l'égard des femmes sera-t-il efficace pour assurer une protection globale à la femme ?
Bien au contraire, les amendements du code pénnal vont renforcer ces violences car les poursuites s'arrêtent si la femme pardonne. C'est scandaleux. C'est l'institutionnalisation pure et simple de la violence. Comment la justice peut-elle abandonner les poursuites contre ceux qui commettent des délits ? Dans certains pays, on opte pour que les hommes violents soient poursuivis par la justice sans que les femmes portent plainte. C'est à l'Etat de les poursuivre et non aux femmes qui, en plus des préjudices subis, doivent s'engager dans des procédures interminables. C'est comme le fait de relaxer un violeur sous prétexte qu'il daigne épouser la victime de ce viol ! L'Etat renforce et institutionnalise, avec ce code pénal, les violences, car ce qui étaient des pratiques contre lesquelles nous luttions deviennent des lois. Et surtout que l'on cesse de faire porter les violences sur le dos des femmes. Si elles sont victimes, on estime qu'elles en sont responsables , si elles perdurent, on considère qu'elles sont laxistes. C'est une affaire de l'Etat, de la société et des hommes en particulier et ce code pénal est encore une infamie.


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