Le R�seau Wassila a d�voil�, hier, les r�sultats de l��coute de femmes victimes de violence conjugale. Dans le �livre noir, halte � l�impunit� pr�sent� par les membres du R�seau, sont d�nonc�s les actes de violence � l��gard des femmes et pr�sent�es des recommandations permettant de mettre un terme aux agressions, notamment dans le milieu familial. F.-Zohra B. - Alger (Le Soir) - Le message principal transmis par les militants du R�seau est que �la violence conjugale est une forme si bien accept�e par la soci�t� qu�elle est consid�r�e comme un destin �. Mme Iamar�ne Djerbal, membre du R�seau Wassila, pr�cise de ce fait que la d�marche des chiffres, qui sont n�anmoins n�cessaires, �reste insuffisante� puisqu�ils cachent tout ce que vivent et subissent les victimes, souvent r�duites � des �femmes battues�, terme ambigu qu�il faudrait analyser �. Les membres du r�seau mettront aussi en �vidence le fait que les femmes ne connaissent pas leurs droits, qu�elles trouvent normal d��tre violent�es, comme elles n�en parlent pas et ne d�posent pas plainte. Ceci est d�autant plus dangereux que certaines finissent par �tre assassin�es par leur conjoint notamment. Le livre noir pr�sent� par le R�seau Wassila se divise en cinq parties : t�moignages directs recueillis, le volet sant�, un essai sur l�analyse sociologique du ph�nom�ne, une r�flexion faite par les m�decins l�gistes, ainsi que des recommandations. Ainsi et pour les violences, la justice se r�f�re � l�article 264 du code p�nal qui condamne les violences. �On le constate, les femmes ne sont pas nombreuses � d�poser plainte. Il s�agit de r�fl�chir au lieu d�accuser les victimes d�ignorance ou d�irrationalit� dans leur conduite, de voir si le probl�me ne se trouve pas dans les insuffisances de la loi elle-m�me �, explique l�intervenante. Pour cette derni�re, il s�agit de partir de la r�alit� des femmes et des formes de violence qu�elles vivent, du fait que 70% des violences se produisent dans l�espace priv�. Pour le R�seau Wassila, il faut inscrire la violence contre les femmes dans le code p�nal comme une violence sp�cifique. �Il s�agit d�arriver � ce que la violence exerc�e par un proche soit sanctionn�e avec plus de s�v�rit� que celle �manant d�un inconnu. Donc, que la qualit� de proche soit consid�r�e comme une circonstance aggravante�, dira Mme Iamar�ne Djerbal. Pour cette derni�re, l�Alg�rie a sign� et ratifi� un certain nombre de conventions et textes internationaux dans ce sens ; il faut donc que la loi interne soit mise au niveau de la loi internationale. �Mais la loi sans des dispositifs d�application est un v�u pieux�, accuse l�intervenante, pr�cisant en outre que la protection des victimes doit �tre assur�e par des m�canismes institutionnels. Il s�agit notamment de l��loignement de l�agresseur du domicile au lieu de la femme, un signalement automatique des violences les plus graves, en plus d�autres mesures de protection. Le R�seau recommande, par ailleurs, que la violence conjugale soit un motif de demande de divorce pour les femmes. Mme Iamar�ne dira, enfin, que les dispositions discriminatoires du code de la famille doivent �tre supprim�es, �car elles sont � la base de la violence contre les femmes, et le code de la famille devient un outil de sa l�gitimation.�