« Notre objectif est de parvenir à éradiquer le phénomène de la violence à l'égard de la femme dans notre société. Nous poursuivrons nos efforts d'une manière responsable et déterminée pour que la femme soit préservée dans sa dignité et sa personne. » C'est le défi que se lance Mounia Meslem, ministre de la Solidarité, de la Famille et de la Condition de la femme, dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre la violence à l'égard des femmes. En effet, à l'occasion de la commémoration de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, la ministre, qui a fêté l'évènement en compagnie des pensionnaires du Centre national d'accueil pour jeunes filles et femmes victimes de violence et en situation de détresse de Bou-Ismaïl (wilaya de Tipasa), a mis l'accent sur les efforts déployés par les pouvoirs publics pour réduire ce fléau. Pour Mounia Meslem, un Etat fort est celui qui prend en charge cette frange de la société sujette à des violences. « En plus du centre de Bou-Ismaïl, il existe un autre à Mostaganem en attendant l'achèvement des projets lancés à Annaba et Tlemcen. Aussi, un cinquième sera réalisé à Tizi Ouzou. Ces centres ne sont pas des asiles, mais des espaces empreints d'un climat familial, où les pensionnaires sont, d'une part, préservées dans leur dignité et, d'autre part, préparées à être autonomes pour réintégrer la société avec un métier et un niveau d'instruction appréciable », explique-t-elle. Lutter contre la violence à l'égard des femmes est une priorité, selon la ministre, chose qui doit interpeller tout le monde. « La deuxième victime de cette violence, après la femme, est l'enfant. Un enfant qui voit sa sœur ou sa mère battue sera marqué toute sa vie. Eradiquer ce fléau est donc une nécessité primordiale », insiste-elle. Afin de faire face au phénomène, les autorités ont mis en place, selon la ministre, toute une série de mesures et une batterie de lois. A ce propos, elle cite la criminalisation de l'acte de violence à l'égard des femmes et le durcissement des dispositions en matière de harcèlement sexuel. Présente également durant la visite de la ministre, la coordinatrice résidente du système des Nations unies en Algérie, Christina Amaral, souligné que l'Algérie a réalisé des progrès importants dans le domaine de la lutte contre la violence à l'égard des femmes. En 2014, un projet commun entre ONU Femmes et le ministère de la Solidarité nationale a permis aux cadres des DASS de la région Est de renforcer leurs compétences afin de mieux prendre en charge les victimes.