Les experts du département d'incendie et explosion de l'Institut national de criminologie et de la criminalistique (INCC) de la Gendarmerie nationale (GN) de Bouchaoui ont rendu leurs conclusions sur l'affaire de cet incendie qui a eu lieu le 20 juillet dernier. « La piste criminelle est écartée. Les investigations, appuyées par des analyses des preuves, ont fait ressortir que l'incendie a été déclenché suite à un court-circuit. L'enquête a soulevé, également, le non-respect des normes de stockage des produits sensibles et des défaillances, notamment en matière de sécurité », a indiqué, lundi dernier, le commandant du groupement territorial de la GN de Sétif, le colonel Nacer Chattab, lors d'un point de presse animé au siège du groupement. Sans trop s'étaler sur les détails, le responsable a déclaré que l'enquête confiée à la GN a été bouclée. Les échantillons soumis aux analyses des spécialistes du département d'incendie et explosion ont relevé que le non-respect des normes en vigueur en matière de stockage des produits inflammables est aussi à l'origine de l'incendie. Le rapport d'enquête signale, également, que l'une des causes des incendies industriels est le non-respect des normes de stockage en hauteur et en lots et le stockage de produits inflammables sans protection. Les faits de cette affaire remontent au 20 juillet dernier, vers 19h, lorsqu'un incendie s'est déclaré au niveau d'un compartiment de montage de réfrigérateurs, climatiseurs et machines à laver, d'une superficie de 15.000 m2, de l'usine Samsung-Samha, dans la zone industrielle de Sétif, dont le propriétaire est le Groupe Cevital d'Issad Rebrab. L'incendie n'a fait aucune victime humaine mais causé d'importants dégâts matériels. Par ailleurs, les travaux de la reconstruction de cette usine ont démarré. Le projet va durer près de 15 mois, selon les engagements du Groupe Cevital. Une recrudescence des incendies a été enregistrée durant l'année 2014 dans les unités de production et de fabrication. Les enquêtes des services de sécurité indiquent que la majorité des incendies est causée, ou du moins attisée, par le manque de mesures sécuritaires et l'absence d'un dispositif performant de stockage. La Direction générale de la Protection civile (DGPC) avait demandé aux pouvoirs publics la prise urgente de mesures « afin d'éviter d'avoir à gérer une catastrophe majeure à laquelle nous ne sommes pas encore réellement bien préparés ». Et pour cause, la majorité des installations industrielles présente des défaillances, notamment en matière de respect des normes de sécurité. Lors de sa dernière visite de travail à la wilaya d'Ouargla, le DGPC, le colonel Mustapha Lehbiri, a insisté sur la mise en œuvre du Plan d'assistance mutuelle (PAM), pour les établissements implantés, dans leur majorité, dans des zones industrielles et d'activité. Les rapports ont constaté l'inexistence de plans d'intervention. Le DGPC avait mis l'accent sur les conséquences de l'arrêt de la production en cas d'incendie et le risque de perte d'emploi. « La sécurisation des acquis exige l'implication de tous les départements ministériels concernés et de tous les opérateurs dans la prise en charge effective des préoccupations liées à la prévention des risques de catastrophes », avait-il plaidé. Vers le contrôle des usines et établissements classés Suite aux conclusions de cette enquête, la GN a recommandé l'urgence de la prise de mesures sécuritaires dans les usines et les établissements classés, notamment celles inhérentes au stockage. Le rapport a mis l'accent sur la nécessité de la formation des agents de sécurité. En outre, le responsable de la communication du commandement de la GN, le lieutenant-colonel Abdelhamid Kerroud , a révélé que les unités de la GN en coordination avec les services de la protection civile viennent de lancer, suite à cet incident, une vaste opération de contrôle des usines implantées dans la zone industrielle de Sétif. « C'est une action préventive. Le pire a été évité lors de l'incendie de Samsung-Samha, le feu a été maîtrisé grâce à l'intervention rapide des pompiers », a précisé le responsable de la GN.