Tout en vantant l'« avancée » des troupes irakiennes contre les terroristes de Daech (EI), le Premier ministre irakien, Haidar al-Abadi, en recevant, mardi dernier, le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel, a réclamé des Etats-Unis davantage d'armes et de raids aériens. « Les forces irakiennes ont besoin de plus de frappes des avions de la coalition contre Daech ainsi que d'armes lourdes », a-t-il fait savoir en assurant que l'organisation terroriste qui contrôle de larges parties dans le nord du pays, était « sur la pente » et que ses capacités étaient « diminuées ». D'où, insiste-t-il, l'indispensable soutien américain. Un appel du pied que le chef du Pentagone a pris en considération bien qu'il ait averti que le sort de la lutte lancée contre Daech « dépend avant tout des Irakiens eux-mêmes ». « Nous pouvons aider, nous pouvons entraîner, nous pouvons conseiller, voilà ce que nous faisons », a-t-il déclaré, soulignant que les forces américaines avaient un rôle à jouer en Irak, mais qu'il s'agissait d'un rôle de soutien. Un soutien de taille que des pays membres de la coalition contre Daech ont manifesté, lundi, en se disant prêts à déployer quelque 1.500 hommes dans le pays afin d'intensifier la lutte contre ce groupe terrorise. Selon le général américain James Terry, haut responsable de la coalition, ces renforts qui viendront s'ajouter aux 1.400 soldats déjà déployés dans le pays, visent essentiellement à former et conseiller les troupes irakiennes et kurdes.Le chef de l'armée US a, de son côté, mis l'accent sur les « progrès solides » réalisés grâce aux frappes ininterrompues de la coalition. « Nos discussions d'aujourd'hui se sont concentrées sur l'effort pour affaiblir et détruire l'EI, et (...) nous constatons des progrès solides en vue de cet objectif », a-t-il déclaré après des réunions avec de hauts responsables irakiens. Sur le terrain, plus de 700 combattants du Kurdistan irakien ont été tués depuis le début de la vaste offensive de Daech en Irak le 9 juin, selon un nouveau bilan publié, hier, par le gouvernement de cette région autonome. Au total, 727 peshmergas ont péri et 3.564 ont été blessés en six mois. Le bilan incluait « les officiers, les sous-officiers, les membres des assayesh (renseignements), de la police et des vétérans peshmergas ».