Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a appelé, hier, à Alger, la communauté internationale à agir pour faire face aux violations des droits de l'Homme au Sahara occidental. « Le peuple sahraoui n'a pas joui de son droit à l'autodétermination alors que sa cause est inscrite aux Nations unies comme une affaire de décolonisation. L'occupation militaire marocaine est illégitime. Elle s'appuie sur la politique expansionniste du royaume », a-t-il souligné lors de son intervention dans une conférence organisée à l'hôtel El Aurassi à l'occasion du soixante-sixième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme en présence de conseillers du président de la république, Abdelaziz Bouteflika, et de représentants de la société civile et du corps diplomatique accrédité en Algérie.Abdelaziz a affirmé que le peuple sahraoui fait face à des opérations de massacres collectifs qui commencent par l'enlèvement et les disparitions forcées et qui finissent par des emprisonnements et des parodies de procès. « La découverte des fosses commune (dans lesquelles ont été enterrés des disparus sahraouis) a prouvé les mensonges de l'occupant sur cette affaire. Il y a plus de 600 disparus et des centaines des blessés, des dizaines de prisonniers politiques...tout ceci est documenté. Ce sont des violations difficiles à croire. Je cite l'affaire de l'attaque contre le camp de Gdiem Izik à l'aube du 8 novembre 2010. Ce crime a été consolidé par l'emprisonnement des victimes », a expliqué le président sahraoui accusant le Maroc de diviser le Sahara occidental peuple et territoire. « Comment l'ONU peut-elle rester les bras croisés devant de telle violations flagrantes des droits humains ? », s'est-il demandé appelant l'organisation mondiale de procéder à la décoloration de la dernière colonie en Afrique et à doter la Minurso du mécanisme de protection des droits de l'Homme à l'instar des autres missions onusiennes. Il a estimé que nul ne peut justifier la mobilisation des armées à ce titre dans plusieurs endroits tandis qu'on ferme les yeux quand il s'agit de violations perpétrées au Sahara occidental. « Si le slogan du 66e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme ‘'365 jours de droits de l'Homme‘', nous disons que le peuple sahraoui endure depuis plus de 41 ans et 14.965 jours exactement », a-t-il dit à la fin de la conférence au cours de laquelle a été honoré l'ancien président du Comité nationale algérien de solidarité avec le peuple sahraoui, Mohamed Mehrez Lamari. Fort soutien algérien Le président Abdelaziz a salué l'Algérie qui ne s'est pas « contentée du soutien mais a hébergé des réfugiés sahraouis ». Cette rencontre a été co-organisée par la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), la commune d'Alger-Centre et l'association Machâal Echahid sous le thème du « droit du peuple sahraoui à l'autodétermination ». Le président du CNCPPDH, Me Farouk Ksentini, a affirmé que l'Etat algérien et l'Etat sahraoui mènent la même bataille légitime qui est celle de l'indépendance et la liberté au sens propre du mot et qu'il y aura toujours des hommes et des femmes pour la mener. Le président de la commission des relations extérieures, de la coopération internationale et de la communauté algérienne à l'étranger au Conseil de la nation, Brahim Boulahia, a, quant à lui, appelé à coordonner les efforts pour défendre les droits du peuple sahraoui. « La communauté internationale doit veiller à organiser le référendum d'autodétermination au Sahara occidental comme elle l'a fait pour d'autres régions », a-t-il ajouté. La présidente du groupe de fraternité et d'amitié avec le peuple sahraoui au sein de l'Assemblée populaire nationale, Saïda Bounab, a condamné les violations des droits de l'Homme dans ce territoire, le pillage de ses richesses et les parodies de procès. « L'Algérie est une et unie, peuple, armée et gouvernement, et nous défendons toutes les causes justes à travers le monde dont celle du peuple sahraoui », a-t-elle souligné. La ministre de la Solidarité nationale, Mounia Meslem, qui est intervenue en tant que juriste militante, a affirmé que les générations futures défendront cette cause. Enfin, la présidente du Croissant-Rouge algérien, Saïda Benhabilès, a critiqué la politique de deux poids, deux mesures pratiquée par les institutions humanitaires. Elle qui a récemment assisté à Genève à une rencontre du Haut-Commissariat des réfugiés a indiqué qu'à aucun moment les réfugiés sahraouis n'ont été évoqués par les intervenants et les organisateurs. « Quant j'ai plaidé au dernier jour pour ce cas, on m'a répondu que cette question est politique. Je leur ai rappelé que c'est aussi une question de réfugiés et que le HCR est établi dans les camps », a-t-elle souligné.