Nouri a annoncé, hier, que 2015 verra plusieurs mesures à même de renforcer la production agricole, d'élargir la couverture des besoins nationaux et d'améliorer la régulation du réseau de distribution. Côté bilan, le ministre a rappelé que le secteur a enregistré une croissance de 11% durant le quinquennat 2010-2014, ce qui a permis de contribuer à hauteur de 9% au produit intérieur brut. Comparativement à l'année 2013, durant laquelle la valeur de la production agricole nationale a été de l'ordre de 2.550 milliards de dinars (32 milliards de dollars), celle-ci a atteint 2.761 milliards de dinars (35 milliards de dollars) en 2014. Une production qui a permis, selon le ministre, de couvrir 72% des besoins nationaux en produits agricoles. Seule la production céréalière a connu une baisse passant de 48 millions de quintaux en 2013, à 34 millions en 2014, suite « au stress hydrique durant avril-mai ». Mais malgré les résultats obtenus, Nouri a jugé qu'il reste beaucoup à faire. « La réorganisation des différentes filières s'avère aujourd'hui une nécessité », a-t-il indiqué, soulignant le rôle important assigné aux fédérations et organisations professionnelles ainsi qu'aux chambres d'agriculture. Le ministre prévoit, en outre, de porter la superficie irriguée de un à deux millions d'hectares. De ce fait, l'apport du secteur des ressources en eau n'est pas négligeable. D'ailleurs, le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, a relevé l'importance des projets réalisés dans le secteur, notant que la superficie irriguée a atteint 1,136 million d'hectares, soit 13% de la surface globale agricole utile alors qu'elle ne dépassait pas les 350.000 en 1999. Il a mis l'accent sur la nécessité de moderniser le mode d'irrigation qui, d'après lui, se fait actuellement à 52% d'une manière traditionnelle. « Il faut encourager la création de fédérations pour mieux gérer les ressources », a-t-il suggéré, indiquant que 80% sont gérées individuellement. Tout en étalant un bilan chiffré sur les réalisations du secteur, Necib a fait savoir que de nouveaux projets sont en voie de lancement. Il a cité, entre autres, la programmation de 13 stations de dessalement de l'eau de mer, dont 11 sont en voie de lancement, la réalisation de 26 barrages en plus des 72 existants, de 220 retenues collinaires et de 60 stations d'épuration. Soutien aux fellahs Le soutien et l'aide accordés aux fellahs pour développer certaines filières agricoles vont être valorisés de telle manière à ce que « celles-ci soient en adéquation avec les évolutions que connaît le secteur », a annoncé Nouri. Dans cette optique, cinq décisions ont été prises. La première a trait au renouvellement du soutien à l'acquisition de vaches laitières dans la perspective de relancer la production du lait et des viandes rouges. Il s'agit aussi de l'élargissement des différentes formes de soutien pour l'acquisition des équipements agricoles spécialisés, notamment pour la culture et la collecte de pomme de terre ainsi que pour la pomme de terre industrielle. Les fellahs bénéficieront également de soutien pour se doter en équipements nécessaires au stockage et au froid comme il est décidé d'élargir l'appui de l'Etat pour la réalisation des unités de transformation des fruits et légumes. Le ministre a incité la Banque de l'agriculture et du développement rural à simplifier les procédures d'octroi de crédits comme il a appelé les agriculteurs à assurer leurs biens auprès de la CNMA. Il a, par ailleurs, indiqué que l'opération de régularisation du foncier agricole tire à sa fin et « il ne reste que quelques dossiers qui font actuellement l'objet d'examen au niveau des instances judiciaires ». 2.000 postes budgétaires en 2015 Dans le cadre de la modernisation du secteur, Nouri a annoncé l'ouverture, en 2015, de 2.000 postes budgétaires dans les différentes fonctions. Il a fait part du lancement du recensement général agricole en collaboration avec la FAO. Le ministre a évoqué l'accord donné pour la création d'une école pour les métiers agricoles, forestiers et de l'industrie alimentaire qui « viendra en appui pour la formation professionnelle ».